Encadrant le cadavre exquis, nous proposons un rapprochement avec la première pièce créée par Buñuel, Don Juan Tenorio de Zorrilla.

Jouée tous les ans, le 2 novembre, jour de la commémoration des morts, cette nouvelle version du mythe de don Juan connut vite, dans le monde hispanique, un succès prodigieux qui s’est perpétué jusqu’à aujourd’hui. La figure de don Juan se profile ici sur un ciel violent, où la mort et l’amour, en éclairs fulgurants, se heurtent ou se confondent. Don Juan est un criminel, une tête brûlée, un libertin, un être démoniaque. À travers les femmes qu’il se targue de séduire en deux jours, avant de s’en débarrasser et de les remplacer, il défie et subvertit la loi de l’honneur qui régit la société de son temps (l’Espagne du XVIe siècle) qu’incarnent dans ce drame deux figures du Père (Don Diego Tenorio et le Commandeur). Don Juan est un blasphémateur qui ne respecte rien. Seul son désir fait loi. Sa révolte est impardonnable. Mais l’amour accomplit le miracle. Le séducteur pour la première fois a succombé à la séduction ; il aime Inès, qui l’aime aussi d’un amour sans merci : pour le prix de cette âme infernale, elle offrira la sienne à Dieu. L’amour sera plus fort que la mort éternelle.

Le cadavre exquis est divisé en trois parties : La mémoire, l'amour et la mort. Celles-ci sont très inspirées des parties de la pièce. L'idée n'est pas de proposer une comparaison artificielle entre Luis et Juan, bien que Luis semble rempli de frustration là où Juan ne se refuse rien ni personne, il nous semblait amusant de mettre ces deux destins en parallèle, l'un faisant ce que l'autre ne fait pas, quoique...

Le lien entre la fiction de Zorrilla et le parcours de Buñuel est pris en charge par des projections aléatoires d'extraits de films, de tableaux, de dessins-animés (Les extraits vidéos sont libres de droits).