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Les Yeux rouges

+ d'infos sur le texte de Dominique Féret
mise en scène Julien Bouffier

: Le texte de Dominique Féret

Comment sortons nous d'un licenciement, d'une grève ?
Sommes-nous seulement abîmés, impuissants, perdus ?


Paulette, Christianne André, Renée Ducey, trois ouvrières de l'usine LIP à Besançon (Les montres LIP) racontent à « l’interviewer » leur lutte pour sauver leur usine, il y a 35 ans. Cette résistance, exemplaire de solidarité et d'inventivité, a profondément modifié ces femmes. D'abord considérées avec hostilité et cruauté même par leurs voisins, ignorées par leur "liquidateur" et les instances politiques régionales et nationales, elles ont déclenché des élans de sympathie sur l'ensemble du territoire français, tant elles symbolisaient, la possible émancipation d'un système socio-économique libéral et machiste, par le pouvoir de l'imagination.
Ces femmes, fières et fortes de leur lutte, ont repris en main les rennes de leur existence bouleversée, en laissant vivre ce qu'elles méconnaissaient d'elles-mêmes où qu'elles avaient tu jusqu'alors.




« Il fallait partir sur les routes. Aller faire des meetings ! Ah ! Mon Dieu ! On ma dit : tu viens avec nous, et tu parleras, il faut que tu parles au micro, il faut que tu expliques. Même si tu ne dis qu’une phrase, il faut que tu la dises, il faut que tu arrives à t’exprimer sur ce que tu vis là ! Parce que c’est important pour les autres ! On va les rencontrer. Il faut qu’on explique, nous, les ouvriers, pourquoi on fait cela, pourquoi on a fabriqué, pourquoi on a vendu, il faut allez expliquer aux gens ! J’avais le cœur qui tapait, je n’entendais même pas ce que je disais. Vous vous rendez compte, le chemin qu’il y a eu ? »
Extrait de Les Yeux Rouges
Ed Les Solitaires Intempestifs




« En 1973, avec Lip, nous avons rêvé d’une des plus belles luttes ouvrières de ce quart de siècle. Tout était là pour nos chers espoirs d’utopie : des ouvriers occupaient une usine pour dire non au sort qu’on leur réservait, mais ils ne l’occupaient pas n’importe comment. Ils inventaient des formes de lutte, ils mettaient en pratique ce que nous croyons être de l’autogestion.
En fait cette lutte ouvrière était un peu ç, mais c’était aussi tout autre chose.
Revenir sur les lieux, à Besançon, vingt-quatre ans après, c’est retrouver des hommes et des femmes , c’est découvrir des biographies plus belles que notre rêve lointain. Un peu comme ces statues du Moyen Âge qui après avoir perdu leur éclat originel ont des couleurs estompées et meurtries les rendant plus émouvantes et plus vivantes. »
Dominique Féret
Préface

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