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Les Yeux rouges

+ d'infos sur le texte de Dominique Féret
mise en scène Julien Bouffier

: LIP / Rappel des événements

Début 1973, alors que la direction de l’entreprise est prête à jeter l’éponge du fait d’une situation financière catastrophique, des syndicalistes mettent la main sur une pochette de documents, émanant de la direction, qui les renseigne sur les mécanismes d’une faillite organisée : un conglomérat d’horlogers suisses a œuvré pour rentrer dans le capital de l’entreprise et finalement devenir majoritaire. Ils ont ensuite limogé son président charismatique, Fred Lip, et ainsi éliminé un concurrent gênant en vidant ses caisses. Les syndicats décident de contre-attaquer en informant tous les salariés de l’usine ainsi que les médias. Un fort courant de sympathie naît alors dans l’opinion publique. Mais malgré tout ce travail de sensibilisation, rien n’évolue et la liquidation administrative est planifiée.
C’est à ce moment que les salariés de Lip rentrent dans l’histoire en décidant de reprendre la fabrication des montres. Les « Lips » produisent et s’organisent pour vendre leurs montres mais ils n’ont pas l’intention pour autant de se mettre en autogestion, ils attendent que patrons et pouvoirs publics conçoivent un plan de relance.
Un mois après, les Lips se payent sans hiérarchisation de salaire. Le lendemain, les gardes mobiles pénètrent dans l’usine de Palente et expulsent les Lips qui gardaient le lieu. Les salariés avaient prévu cette éventualité et avaient dissimulé leur trésor de guerre, c’est-à-dire les montres qu’ils avaient fabriquées. Ils continueront ainsi durant tout le mouvement à fabriquer, vendre et se payer. De grandes manifestations de soutien s’organisent partout en France et en Europe. Le 29 Septembre 1973, 100 000 personnes se réunissent pour une grande marche autour de Besançon.
Fin Janvier 74, après 300 jours de lutte, le projet de relance Neuschwander est accepté par tous les partenaires sans aucun licenciement.



« Un mouvement particulièrement populaire dans l'opinion publique, une mobilisation militante exceptionnelle.
Des tentatives de reprise ou des tentatives de coopérative ouvrière, tout a été essayé.
Et puis, fin 73, le patronat obtient du gouvernement qu'il siffle la fin de la récréation (Souvenez-vous, la fameuse phrase de Mesmer, premier ministre : " LIP, c'est fini ! "). LIP restera un conflit emblématique, d'ouvriers et d'ouvrières qui, dans leur lutte, dévoilent le tournant ultra libéral marqué par la financiarisation et la globalisation. Nous y sommes encore, et nous avons à apprendre de la lutte des LIP de 73."


M. Perraud. (Secrétaire général du syndicat CGT Métaux Montpellier)

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