Rouge passion, rouge comme le sang. La clairière n’est pas que douceur bucolique. La compagnie Dégadézo le sait. Elle, qui s’est intéressée aux manifestations du monde sauvage à la suite d’un fait divers et dont quatre interprètes ont été aspirés par la magie d’un tableau de chasse.

Autour du thème de l’habitat et des espaces de vie, la compagnie Dégadézo composée d’artistes d’horizons différents : danseurs, acteurs, musiciens, plasticiens, vidéastes, a créé différents spectacles. Au sein de ce groupe, Antje Schur et Régine Westenhoeffer développent une danse particulièrement liée à l’espace visuel et sonore.

Dans Clairière rouge, un scénario de gestes et d’attitudes fait d’un tableau de chasse à courre un véritable voyage initiatique. Dans un paysage feuillu éclairé de lune, quatre chasseurs, trois femmes et un homme avancent d’un pas décidé, s’arrêtent à l’affût, s’égarent entre cris, bruissements et traces multiples jusqu’à la rencontre espérée. La présence de l’inconnu ouvre un autre débat de corps : approche, évitement, courses-poursuites, traque sans relâche.

Clairière rouge est en fait la métaphore d’un désir, celui de voir émerger la part sauvage qui est en nous. Quitter le quotidien pour entrer dans le monde des mythes, là où l’homme et la bête, se côtoient et parfois se confondent c’est le sujet de cette pièce. Avec sa matière chorégraphique nourrie par l’imaginaire de l’indomptable, le spectacle se découvre, tel un rêve avec ses observations si proches de nos façons de vivre ensemble.