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Quelqu'un dehors moi nulle part

+ d'infos sur le texte de Sonia Willi
mise en scène Anne Monfort

: Note d’intention de l’auteur

Quand j’ai rencontré Anne Monfort, j’ai immédiatement senti son goût pour l’écriture contemporaine et son désir de prendre le risque de mettre en scène des textes d’auteurs vivants –et de ne pas considérer que les contemporains ne sont que des écrivains qui viennent de mourir !


Or ce qui m’intéresse dans l’écriture théâtrale, c’est justement le fait que c’est l’écriture qui me semble permettre le lien le plus intime possible avec les personnes qui lui donneront vie, donc qui me semble être la plus reliée à la vie elle-même. C’est aussi être au plus proche des comédiens et du metteur en scène, assister aux répétitions, entendre leurs doutes, leurs questions, leurs idées, et retravailler la matière textuelle en lien avec la matière scénique. Mon but étant alors d’être à l’écoute sans me trahir moi-même. Passé le vertige, c’est pour ces moments-là que j’aime par-dessus tout l’écriture dramatique.


J’ai en commun avec Anne Monfort ce goût pour les écritures de plateau et les échanges que permet cette démarche et j’ai senti chez elle, dans la lumière de son oeil curieux, dans son humour, dans sa capacité à interroger son travail et à mener son chemin en restant réceptive sans se perdre de vue elle-même, que notre collaboration sur ce projet allait être fertile.


Dans cette pièce, mon intention est de dérouter le spectateur. De le plonger dans l’univers interne d’une personne psychotique. Précisément, d’une jeune femme schizophrène. Le troubler dans ses perceptions. Car cette perte de repères avec la réalité est justement l’un des symptômes dont souffrent les schizophrènes : ne plus savoir ce qui vient d’eux et ce qui vient des autres, ne plus savoir mettre la limite entre eux-mêmes et le monde qui les entoure. Jusqu’à se perdre en eux-mêmes, pris au piège par eux-mêmes.


Au cours de mes recherches sur la schizophrénie, j’ai été frappée de reconnaître dans cette psychose des correspondances avec les maux politiques dont souffre notre société. Par ailleurs, à la lecture du Journal d’une schizophrène de M.A. Sechehaye, j’ai découvert au fond de ces êtres des richesses poétiques insoupçonnées. Etant donné que je ne serai jamais ailleurs que dans ma propre tête et que je ne pourrai jamais voir par d’autres yeux que les miens, je souhaite pour ce projet me servir comme point de départ de mon propre inconscient, de mes propres rêves pour alimenter certains passages de ma pièce.


Partant de mon propre inconscient, je souhaite m’adresser à l’inconscient de chaque spectateur. Je souhaite ainsi et en premier lieu convoquer les spectateurs plus dans leurs sensations et émotions que dans leurs esprits rationnels et leurs logiques.

Sonia Willi

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