Arriver seul, fourbu, à la nuit tombée, mais arriver par sa propre et orgueilleuse volonté.
Jean-Luc LAGARCE

Le nom de Jean-Luc Lagarce, depuis quelques années, est connu dans le monde du théâtre, et auprès d’un public de plus en plus grand, grâce, entre autres, aux mises en scènes de Jean- Pierre Vincent, Joël Jouanneau, ou Philippe Sireuil en Belgique. Son parcours et sa personnalité demeurent toutefois plus mystérieux, plus discrets.

C’est après sa mort que Jean-Luc Lagarce a été reconnu comme un auteur dramatique important en France. «J’écris pour mes petits-neveux», avait-il coutume de dire. Il mettait lui-même en scène ses textes ; il était, outre sa formation de philosophe, un homme de théâtre et un directeur de compagnie : Lagarce écrivait pour des acteurs.

C’est grâce à ses mises en scènes de textes classiques revisités (Molière, Marivaux, Labiche…) qu’il s’est fait connaître en France, là où il peinait à boucler les productions de ses propres pièces. Ce qui ne l’a jamais empêché d’écrire, et de continuer à retravailler ses textes pour les acteurs, fidèles, de sa compagnie. Originaire de Besançon, il fonde la Compagnie de la Roulotte, qui sera accueillie en résidence au Théâtre Le Granit, à Belfort.

Plus tard, fatigué de voir ses textes difficilement édités par les «grandes maisons d’édition», il fondera la sienne, LES SOLITAIRES INTEMPESTIFS, avec François Berreur, à Besançon. Son oeuvre intégrale y est désormais publiée.

Jean-Luc Lagarce a mis en scène une vingtaine de pièces, et en a écrit autant. Son activité professionnelle commence au début des années quatre-vingt et s’achève à sa mort, le 30 septembre 1995, à l’âge de 38 ans.