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Le Coup droit lifté de Marcel Proust

mise en scène Rodolphe Dana

: Présentation

Création collective, d’après le roman Du côté de chez Swann de Marcel Proust

Comment rendre au théâtre l’écriture de Proust ? Entre la lecture et le jeu. La parole et l’interprétation. Le livre s’ouvre sur la nuit. Une insomnie. Du côté de chez Swann est un lent et long passage de l’obscurité vers la lumière. Du chaos originel de la vie à l’ordre éclairant de l’esprit qui se souvient. Qui se rappelle. Mais qui se rappelle jusqu’à un certain point. Nous verrons comment la mémoire volontaire, celle motivée par l’esprit se trouve confrontée à des limites réelles, trop superficielles pour devenir artistiques. Nous travaillerons la matière « involontaire » de la mémoire, celle qui fait que la sensation du souvenir, d’un certain souvenir, nous tombe dessus, sans qu’on ait cherché à le provoquer.


L’épisode de la madeleine est en ce sens très significatif. Quel espace pour incarner l’écriture, le style de Proust ? Dans quelle lumière ? Nous travaillerons ces épineuses et passionnantes questions en répétition. Peut-être ne verrons-nous jamais le corps des acteurs, mais n’entendrons que leur voix ? Rester sur l’indicible, retrouver le mystère de la lecture, de cette voix qui parle en nous quand nous lisons, car quand nous lisons, nous n’avons plus de corps, nous ne sommes plus qu’imagination… L’abstraction, la nuit du corps des acteurs et du plateau, pour mieux faire ressentir aux spectateurs, juste par des voix, les couleurs d’un monde en train de se peindre sous leurs yeux.
Qu’ils deviennent ce qu’ils entendent : une église, un quatuor, la rivalité de Francois Ier et Charles Quint…


Du côté de chez Swann est l’histoire d’un enfant intelligent, sensible, épris de nature, de livres, de gens, de couleurs, de clochers, de fleurs, de sons, d’odeurs, de solitudes...
Epris de tout et par tout...
On a souvent dit qu’À la Recherche du temps perdu était l’histoire d’une vocation, celle d’un jeune homme qui se destine aux lettres. Mais c’est aussi une célébration des joies de l’esprit et des sens. Tous les sens. Proust est un épicurien tourmenté, un hédoniste empêché, qui souffre beaucoup, mais qui va au-delà de sa souffrance, la surpassant, la transcendant pour en faire de l’écriture, du poétique, de l’Art.


Il alterne les joies profondes mais éphémères aux peines qui « grandissent » car comme le dit Henry Thomas « on ne tombe pas toujours dans le désespoir, parfois on y monte ».
Proust dissèque l’amour, la psychologie, la poésie, la politique, la solitude, la mondanité, la philosophie, l’écriture, la société... Tout, il veut tout, à la manière d’un Hugo. Et parce qu’il était pressé par la maladie, le temps et la mort, son oeuvre demeure, de par son inachèvement même, prodigieusement humaine et touchante.

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