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La République des drôles


: La scénographie

Le parti pris scénographique vise à définir l'espace par le sol, physiquement et symboliquement. Un vaste rectangle de six mètres par huit délimite l'aire de jeu et, par son motif de carrelage octogonal, fait référence à une architecture prestigieuse. Palais présidentiel, salle d'apparat, bâtiment historique ? L'intention n'est pas de définir le lieu de manière précise mais plutôt d'utiliser un code qui permette de situer l'action dans un édifice à caractère officiel. L'absence de mobilier participe de cette volonté de ne pas trop fixer l'action, ni géographiquement, ni temporellement. Cette salle nue n'est ni une chambre ni une salle de réunion, c'est le lieu de passage où se croisent et s'entrecroisent les personnages et les intrigues. Elle est peuplée de caisses aux couleurs de la République des Drôles, mobilier de fortune qui matérialise un contraste présent dans le texte, surprenant mélange de préciosité et de brutalité, et renforce l'idée d'intemporalité inhérente à la pièce. Le régime en voie d'extinction n'aurait-il pas encore pris la peine de déballer ses affaires ?

Emilie Barbier

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