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La République des drôles


: Note d'intention

Au centre de la République des Drôles, sept personnages qui n’ont que peu de points en commun. Mais tous sont extrêmes. Ils le sont dans les complots qu’ils élaborent, dans leur lâcheté, dans les stratagèmes de séduction qu’ils emploient, dans leur violence. Leur démesure les amène à être plus sales, crasseux plus durs, plus absurdes.
Ils ont gardé de l’enfance cette certitude qu’ils sont immortels. Alors, puisqu’ils ont déjà tout, ils jouent à se battre, ils jouent au centre du pouvoir, ils jouent avec les autres, avec eux-mêmes et avec leur pays. Ils ont en mains les rênes d’une nation et de son peuple mais ils perdent pied avec leur réalité et celle de leurs administrés dont on ne sait plus vraiment s’ils existent. Tous ne font que fuir devant le vide de leurs vies, devant l’inutilité de leur existence, devant l’absurdité de leur situation. Alors ils essaient de ressentir, chacun à leur façon. Plus de pouvoir pour certains, plus de femme pour l’un, plus de meurtre ou plus de tranquillité pour d’autres. Mais dans ces luttes vaines, tous ne trouveront à se sentir vivre que lorsqu’ils auront, chacun leur tour, senti leur mort. Chaque personnage finit son parcours par un monologue de mort, se révélant finalement dans un flot de sang que sans le savoir, il a, depuis le début, appelé.


Nous avons travaillé sur les enjeux vitaux de ces personnages. Lorsqu’il n’y a rien de plus à gagner, que peut-on désirer ? Pour avancer dans quelle direction ? Nous avons travaillé sur cette course au pouvoir qui n'est que le cri de désespoir d’une vie sans raison avant une mort inéluctable. Sur ce comportement d'enfant qu'ont les gens qui n'ont plus de solution face à eux. Sur ce choix délicat qui est donné de mourir de sa main ou de celle d'un autre. Sur la trahison d'un amour de toujours. Sur ce que l'on croyait immuable et qui ne l'est pas. Et, nécessairement, sur notre rapport au drôle.


L’usage du Drôle, en tant qu’objectif et raison d’être d’un état permet de mettre en avant que, pour certains, le pouvoir peut être une fin en soi, quel que soit son usage et sa raison d’être. Tous les protagonistes de cette auto destruction évoluent au milieu de caisses en bois dont on ne sait si elles sont là depuis dix ans ou trois jours, si elles sont vides ou pleines. La République des Drôles n’a pas d’âge. Sur la forme, ce manque de repère permet d’immerger le spectateur dans une autre réalité, avec ses codes, son langage, ses lois et de donner aux propos une dimension imaginaire plus ludique.


L'important, ce n'est pas ce qui s'y passe mais comment cela se déroule. Comment l'élite va vers sa fin, ne se souciant que d'une chose : qui au dernier instant dirigera la République des Drôles ?

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