«Oui. Cette fois, cela parle de nous trois. Lui, elle et moi, et, bien évidemment, le troisième homme, là... La même chose, aussi, « encore » comme à chaque fois... et encore, ce que nous vécûmes ensemble, avec étonnement... » Jean-Luc Lagarce commence ainsi « De Saxe », roman (écrit en 1985), qui semble révéler avant l'heure la trame d' « Histoire d'amour (derniers chapitres) ».

Ecrite en I990, cette pièce pourrait être le deuxième volet d’un diptyque commencé en 1983 avec « Histoire d’amour (repérages). Chacune des pièces ayant pour personnages, une femme et deux hommes.

« Histoire d’amour (derniers chapitres) », c’est la répétition de la construction d'une histoire.
Un homme a écrit une pièce. Un homme et une femme se joignent à lui et tous trois lisent ensemble ce texte; ce qu’a écrit le premier homme sont des bribes de souvenir de ce que fut leur vie ensemble quand ils étaient plus jeunes.
Au fil de la lecture, chacun, à la fois lui-même et son narrateur, livre sa version de leur amour, de sa destruction, de leur séparation, de leur vie sans les deux autres, ce qu’ils ont traversé (la maladie, la guerre, l’exil, le retour).
Le premier homme écrit, le deuxième est architecte, la femme est chanteuse. Tous trois vont tenter de jouer ou rejouer leur propre histoire sans que l’on puisse décerner la vérité.

Pour raconter cette histoire d’amour, Jean Laurent Bourel – dont c’est la 1ère mise en scène – s’est laissé guider par ces mots de Jean-Luc lagarce : « Se faire de nouvelles promesses. Se méfier de toutes les certitudes. Continuer à avoir peur, être inquiet, ne jamais être sûr de rien. Abandonner les voies rapides et suivre les traces incertaines. Ne pas être, jamais, efficace, renoncer. Garder en réserve, toujours, au milieu des défaites, la légère et nécessaire ironie de la victoire. Inversement, aussi j’allais dire ».