To be, or not to be – that is the question. "Être ou ne pas être", telle est la (fameuse) question que se pose Hamlet. L’artiste péruvienne Chela de Ferrari la prend comme point de départ de son adaptation libre et joyeuse du chef d’oeuvre de Shakespeare, jouée par des comédiens en situation de handicap. Que signifie « être » pour des personnes qui ne trouvent pas d’espace où elles sont prises en compte, car historiquement considérées comme des fardeaux ? Elle tisse les thématiques de l’oeuvre originale, - qu’est-ce que la norme ? la folie ? – avec la vie des comédiens, leurs désirs, leurs frustrations et leurs revendications, pour construire une proposition qui revient à l’essentiel, le plaisir de jouer. Les frontières entre la fiction et la réalité, la scène et la salle sont brouillées, les artifices du théâtre dévoilés, les coulisses filmées ; on rit et on pleure d'émotion. Hamlet promet d’être un écrin de douceur et d'exaltation, dans un monde qui promeut l’efficacité comme paradigme de l’être humain.

« Je voudrais pouvoir parler et me faire comprendre, mais je suis là, à bégayer, à remplir le vide avec mes mots. Des mots, des mots, des mots ! Est-ce de la bravoure ? Est-ce du courage ? Noyer le coeur avec des mots, comme si c'était un enfant ? »

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