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Case Study Houses #1 to #5

mise en scène Mathieu Bertholet

: Case Study Houses

Le programme des années 60/70

Fin de la Deuxième Guerre Mondiale, Los Angeles. Réunis par la rédaction de la revue Arts and Architecture, le groupe d’architectes à l’origine des Case Study Houses pensent que le moment est venu de rendre le Modern Style accessible à tous. Il s‘impose des règles très strictes, valables pour tous les architectes qui prennent part au projet: sens du raisonnable, taille modeste, utilisation minimale du terrain, parties modulables, caractère organique, relation avec le paysage, reproductibilité, efficience économique. Pour chacune des maisons, un cas d’étude est posé comme point de départ à la construction : un terrain, réel ou hypothétique, et/ou une cellule familiale, elle aussi réelle ou hypothétique. La plupart de ces maisons ont été réalisées dans l’agglomération de Los Angeles.


Le projet CSH a été pensé et réalisé dans le contexte et le paysage de L.A. qui ont fait de ce projet le mythe qu’il est devenu. L’intention des architectes des Case Study Houses de rendre le Modern Style accessible à tous, cette dimension humaniste et optimiste est ce qui peut sembler aujourd’hui le plus étonnant, quand on la compare avec les ambitions de la Jet-Set des architectes actuels. La possibilité de reproduire infiniment et à un prix raisonnable une maison devait être un facteur de l’attractivité du projet.


Chaque maison correspond à un cas d’étude précis, que définit la constellation de ses habitants, leurs revenus ainsi que leurs projets d’avenir. Tous les critères possibles sont pris en compte : agrandissements de la cellule familiale, changements de partenaires, variations de revenu. La maison doit pouvoir s’adapter facilement ou pouvoir être agrandie d’une pièce, prolongée par une piscine ou un nouveau carport, comme dans un jeu de construction. Les matériaux doivent provenir autant que possible de l’industrie lourde, qui sort tout juste de son engagement dans la Deuxième Guerre Mondiale. Toutes ces règles de travail résultent d’une charte théorique qui se voulait en adéquation avec son temps.


Le succès modeste, voire infime, de ces maisons au moment de leur réalisation démontre le trop grand optimisme de ces architectes quant à l’ouverture d’esprit de leurs concitoyens. Toutes ces études n’ont pas été réalisées, aucune n’a été répétée et la plupart ont été rapidement ravalées par leurs habitants à une vision plus classique de l’habitat. Le style de vie que ces maisons devaient contenir a eu besoin de plus de quarante ans pour être accepté par la masse. Rapidement, l’humanisme de départ du modernisme a été accusé de dictatorial, voire même de fasciste. (En particulier si l’on pense à des projets tels que ceux du Corbusier qui envisageait de raser tout Paris pour construire des barres d’habitation.)


Dès la fin des années soixante, apparaît un courant de pensée qui remet en question les bases du modernisme : le potsmodernisme explose ; Las Vegas et Los Angeles en deviennent les icônes ; Learning from Las Vegas en est la bible ; Mies Van der Rohe, Le Corbusier et les Case Study Houses en sont les démons ; Los Angeles, à la fois heimat des Case Study Houses devient le paradis du postmodernisme.

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