theatre-contemporain.net artcena.fr

Le Cave se rebiffe

Écrit en 2014 - français

Présentation

Charles : Parce-que j’aime autant vous dire que pour moi monsieur Eric avec ses costards tissés en écosse à Roubaix, ses boutons de manchette en simili et ses pompes à l’italienne fabriquées à Grenoble, et bien c’est rien qu’un d’mi-sel. Et là j’parle juste question présentation. Parce-que si j’voulais m’lancer dans la psychanalyse j’ajouterais que c’est le roi des cons. Et encore les rois ils arrivent à l’heure. Parce-que j’en ai connu moi mon cher maitre des rois, et pis pas des petits, des Hanovre, des Ohensoler, rien des biftons garantis croisade. Vous m’voyez là maintenant mais moi j’ai pas toujours tenu un clandé. Vous avez pas connu la rue du Chalabet. 60 chambres et ils ont filé tout ça aux p’tite sœurs des pauvres. Quand j’y pense tiens. Alors c’est pour vous dire que votre ami Eric, ses grands airs il peut s’les cloquer dans l’baba.

Le Notaire : Pourquoi dites-vous « mon ami » en parlant d’Eric? Je lui prête de l’argent, le votre d’ailleurs, à 20% ? C’est un client, rien de plus.

Charles : Ben vous pourriez les choisir un peu mieux.

Le notaire : Mon cher, je sais que le dicton veut qu’on ne prête qu’aux riches, mais, on ne leur prête pas à 20%. J’ne demanderais pas mieux que d’passer votre argent dans la famille Rothschild, malheureusement… (….)

Charles : Entre nous, Dabe ! Une supposition, hein ! Je dis bien une supposition. Que j'aie un graveur, du papier et que j'imprime pour un milliard de biffeton. En admettant, c'est toujours une supposition, hein ! En admettant qu'on soye cinq sur l'affaire. Cela rapporterait net combien à chacun ?

Le Dab : Vingt ans de placard ! Les bénéfices ça se divise, la réclusion ça s'additionne !