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Princesse Vieille Reine

+ d'infos sur le texte de Pascal Quignard
mise en scène Marie Vialle

: Entretien avec Marie Vialle

Propos recueillis par Pierre Notte

Pascal Quignard a écrit pour vous, mais a-t-il écrit avec vous ? Et écrit-il pour la scène ?


En avril 2014, j’ai rejoué pour Pascal Quignard, dans la salle de répétition du Théâtre du Rond-Point les deux premières pièces que nous avons faites ensemble, Le Nom sur le bout de la langue et Triomphe du temps. Il a alors écrit Princesse Vieille Reine. Je n’avais aucune idée de ce que serait la pièce. Début juin, il m’a donné le texte. J’ai répété seule une dizaine de jours, et lui ai montré une première esquisse. Il a alors supprimé certains passages, transformé d’autres, etc. Oui c’est une sorte d’aller-retour, de dialogue, de recherche commune qui s’instaure entre nous, entre l’écriture et le travail de plateau… Mais nous restons secrets et seuls dans nos écritures respectives.


Que signifie pour vous ce titre, Princesse Vieille Reine ?
S’agit-il d’un portrait de femme ? Du temps qui passe ?


« Princesse, Vieille Reine tel est le destin des femmes », dit Pascal Quignard. J’aime que le mot femme et le mot princesse soient associés. Comme si cela allait forcément révélé la part somptueuse, merveilleuse, royale de chaque femme… Et cela me plaît. C’est à la fois une avancée dans le temps et une remontée dans le temps. On pourrait dire que ces suites de contes sont les vies rêvées, futures d’une petite fille, ou alors les vies antérieures d’un chamane qui les retraverseraient…


Il s’agit d’une série de contes, que Pascal Quignard dit « baroques », mais comment les classeriez-vous ?
En saisons ? En humeurs ? En portraits ? En moments musicaux ?


Je ne saurais pas les classer, ou différencier ces « femmes ». Parce qu’elles sont à la fois singulière et une. Mais j’aurai cinq robes, cinq merveilleuses robes…


Y a-t-il un point de départ ? Un conte déclencheur ? Un conte « originel » à cette pièce ?


J’ai lu Le Nom sur le bout de la langue.... Tout de suite, j’ai voulu le jouer. Cette écriture qui capte le désir, la vie trépidante avec toute la cruauté qu’elle contient me bouleversait... Puis j’ai écrit à Pascal Quignard, aux éditions Gallimard. C’était en 2003. Nous nous sommes rencontrés, et je lui ai montré une première esquisse. Pascal Quignard m’a alors proposé de rajouter les deux autres contes, Fête des chants du marais, et Paradis, pour former la pièce Le Nom sur le bout de la langue. Puis j’ai montré mon travail à Jean-Marie Hordé au Théâtre de la Bastille. Je n’avais encore ni lumière ni costume. Il m’a proposé de jouer la pièce en mai 2005. J’ai eu beaucoup de chance… Aujourd’hui, Le Nom sur le bout de la langue ne fait pas partie des contes de Princesse Vieille Reine. Mais c’est bien le conte déclencheur de mon travail avec Pascal Quignard. Je ne sais pas quel est le conte originel de Princesse Vieille Reine, car cela relève vraiment de son travail interne... Il y en a peut-être un pour lui, dans son écriture mais je ne le sais pas. À force de répétitions et du travail de mon côté, j’arrive à capter peu à peu, mais de façon organique, pourquoi celui-ci ou celui-là est à telle ou telle place, et comment ils s’articulent, se « déclenchent » les uns les autres…


Vous travaillez seule, êtes-vous seule en scène ? Vous sentez-vous seule ?


Effectivement je suis seule en scène et je suis seule également à me mettre en scène. Mais étrangement je ne me sens absolument pas seule. Le travail avec Pascal Quignard, avec Jean-Claude Fonkenel, Pierre Avia, Chantal de la Coste et Julie Guibert, me donne la sensation que nous créons ensemble un univers, et que la scène en est juste le prolongement.


Ces contes, comme des rêves, se succèdent, que racontent-ils, au bout du compte ? Que découvre-t-on, au bout des contes ?


Je ne sais pas. C’est pour ça que je le fais. Mais déjà, cela me donne un goût de liberté et la joie de créer.


Êtes-vous aujourd’hui une comédienne, une metteuse en scène, une conteuse ? Une égérie littéraire ?


Je fais simplement ce qu’il me plaît !

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