theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Tête haute »

Tête haute

+ d'infos sur le texte de Joël Jouanneau
mise en scène Cyril Teste

: Notes de l'auteur

Collaborer à la prochaine création de Cyril Teste, c’est pour moi approfondir un dialogue artistique amorcé voici plus de sept ans. Alors professeur au CNSAD de Paris, j’étais allé voir Ajax en région parisienne, travail de Cyril auquel participait l’un de mes élèves, Vincent Macaigne. Or, non seulement je devais assister ce jour-là à une lecture forte de la tragédie de Sophocle, mais aussi à une véritable intégration de la vidéo dans un objet théâtral. Contrairement à la plupart des productions que j’avais vues précédemment, l’image n’était là ni pour compenser l’absence de propos ou de vision d’une oeuvre, ni pour pallier à la scénographie : elle était un langage, elle avait sa grammaire, elle portait le texte ou conversait avec lui. C’était pour moi un grand travail, je suis simplement allé lui dire.


La suite s’est faite naturellement. Cyril venait voir mon travail, qu’il connaissait déjà en partie. Il voulait savoir comment je « dirigeais » les acteurs, je lui ai ouvert les portes de mes répétitions à plusieurs reprises. Mettant en scène Atteintes à sa vie de Martin Crimp pour le festival d’automne, texte où la vidéo est très directement intégrée à l’écriture, je lui ai proposé de travailler à mes côtés.
Ce fût un vrai dialogue, magnifique d’intensité et de vérité, pour les acteurs comme pour nous deux. Il m’a ensuite remis un texte, petit journal intime d’un passage existentiel difficile, où le graphisme contredit et /ou conforte l’écrit.
Je l’ai alors encouragé à écrire pour le plateau, comme un vidéaste le ferait, et non comme un dramaturge. Entre temps j’étais allé voir son travail : Paradiscount, qui m’a confirmé la gravité avec laquelle son équipe et lui traitaient l’image au théâtre. Et c’est ainsi que j’ai tenu à soutenir, co-produire modestement, la création suivante de sa compagnie : Electronic City de Falk Richter. A l’issue de ce travail, je lui ai répété qu’il lui fallait faire le saut : écrire lui-même, et comme vidéaste, une oeuvre théâtrale à partir des obsessions que je sais être les siennes : la quête de paternité, la disparition (des êtres et des repères), la virtualisation du réel par les nouvelles technologies de communication. Je lui ai alors proposé d’être à ses côtés. C’est cette place que j’occupe depuis : j’ai été à ses côtés dans l’écriture de Reset et SUN, comme il le sera à nouveau aux miens dans l’écriture de ce projet.

Joël Jouanneau

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.