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Terebrante

mise en scène Angélica Liddell

: Présentation

Terebrante. Déchirante, perçante, perforante. Angélica Liddell, dans cette nouvelle création, creuse, encore et toujours, le sillon de ses réflexions sur la douleur et la mort. En écho à l’univers de Liebestod, présenté au CDNO en décembre 2021, ce spectacle puise dans la puissance de la siguiriya, chant traditionnel de flamenco, parfois accompagné par la guitare ou a cappella dans sa forme primitive. Dans un rituel auquel elle apporte sa présence scénique indéniable, la performeuse met en scène un solo bouleversant, bousculant le silence du drame intime et mettant fin à une année artistique vide. Terebrante a été conçu comme une œuvre de survie, celle d’une artiste qui ne peut faire autrement que de mettre son corps, et son cœur, à l’ouvrage.




« Il me restait à connaître le sens du mot terebrante. On le dit de la douleur. Une douleur térébrante. Est térébrant ce qui provoque un effet analogue à celui que produirait la perforation d’une partie du corps déjà endolorie, ce que l’on éprouve, par exemple, après un coup infligé à un cœur réduit en miettes, comme un vilebrequin perforant au centre d’un coup de poignard, un coup de poignard sur un coup de poignard, un concentré d’acharnement et de trahison. Est térébrante une douleur capable de broyer le cœur du monde. Térébrant : ce qui ne tue pas, ce qui rend fou. Fécondée par l’essence de Manuel Agujetas, je l’invoque, je l’attire jusqu’aux lèvres de ma blessure. La siguiriya est un chant pour une veillée funèbre, un chant d’amour et de mort, de couleur noire, primitif, le chant des ayes. Solennel comme il sied aux douleurs, sans ornement ni compagnie, solitaire. « Lys brûlant, obsession d’une même note antérieure au langage », selon Val de Omar. C’est un chant tragique, ancien comme le cri du bouc. La beauté du ay existe avant la définition de la beauté, c’est une beauté pré-artistique, elle ne vient pas du spectacle mais du rite. Le ay est une loi orale, incompréhensible. Tout ce qui peut se comprendre ou s’expliquer ne vaut rien. Je ne suis prête à renoncer ni au mal, ni au mystère, ni à l’enfer. »


Angélica Liddell




"Le flamenco, je ne sais pas l’expliquer. J’ai beaucoup souffert. Si tu n’as pas souffert, quel flamenco tu veux chanter ? Pour être flamenco, il faut avoir une raison. C’est quoi, la raison ? D’abord, il faut que tu sois avec une femme que tu aimes. Et que tu la quittes ou qu’elle te quitte. Elle est là, la souffrance, la plainte. Si vous n’avez pas de raison, pour qui vous allez chanter ?"


Manuel de los Santos, Agujetas

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