Les marionnettes et les manipulateurs

Les douleurs font que l’homme a la sensation de seulement se regarder vivre. Il reste derrière sa vitre. Il observe la vie en distance. Il enregistre toute sa vie dans un dictaphone, et il raconte son histoire en manipulant une version effacée de lui-même en forme de marionnette à taille humaine. Pendant les crises de douleurs la main fantôme est celle d´un manipulateur, peinte en bleu, qui apparaît á l’endroit où devrait être la main absente. A ce moment là, tout bascule; la réalité se croise avec les rêves : la main fantôme, par son absence, devient plus vraie que l’homme lui même. Par les douleurs l’homme est devenue une faible photographie de lui-même et c’est seulement la main absente qui existe vraiment en chair et en os. Avec la fille qu´il observe la nuit, étant donné qu´elle est liée à ses crises de douleurs, ce n´est plus la main bleue qui vient pour le hanter, mais cette femme sous la forme d´une marionnette de la taille d’une main. Elle aussi est bleue, comme la main fantôme.

Les dessins

Les visions de l’homme sont mises en forme par des images qui se dessinent et s’effacent devant nos yeux sur une vitre couverte de blanc de Meudon qui rappelle le givre par temps de neige. Le contraste entre la simplicité des dessins et la cruelle histoire qu’ils racontent crée une subtile violence qui se ressent dans le corps et reste dans la tête.

Les sons

Signaux commence par un silence. Et puis dans le silence on entend le son des pas dans la neige. Ce bruit de la neige installe un "tapis de froid" qui reste tout le longue du spectacle. Une guitare électrique, dans des mélodies solitaires, amène une certaine légèreté qui permet de respirer un peu entre les moments où la douleur est mise en son de manière insistante (par la présence sonore d´un mixeur électrique et les notes cassantes d’un piano d’enfant joués en direct sur le plateau).

Yngvild Aspeli