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Si ça va, bravo

mise en scène Johanna Nizard

: Note d’intention du scénographe

L’espace visuel de Si ça va, bravo part d’abord du texte et de sa faculté virtuose à inventer des dialogues anonymes et des situations vides.
La dérision et l’absurdité apparente de ces situations – bien sûr l’hilarité qui peut en découler – ne doit pas masquer la profondeur qu’elles véhiculent.
Ce travail scénographique m’a conduit à l’élaboration d’un simple mur en fond de scène monté sur des rails et motorisé de manière à ce qu’à la fin du spectacle celui-ci se retrouve en avant-scène. Sur le mur, une photographie inspirée d’un film de Guy Debord (In Girum Imus Nocte Et Consumimur Igni) qui représente une salle de spectacle, des spectateurs assis face public.
Nous pensons qu’il est important de créer une distance avec un tel texte, d’apparence légère et drôle au premier abord.
Nous voulons par cet artifice traiter de manière frontale le thème du spectacle dans ses dimensions concrètes, comme un contre-point où viendrait s’entrechoquer la dimension ironique du texte.
La réflexion face à la situation commune de ces dialogues, la place du spectacle et du spectateur dans notre société est aussi un guide dans l ‘élaboration et la pensée de ce projet.
L’image ainsi tendue referme sur les acteurs une tension concrète qui sous-entend la force de la vie réelle, au-delà de l’espace scénique. La figuration directe de ces visages démesurés qui vous fixent et ne vous lâchent jamais plonge le regard de celui qui voit et qui est vu pareillement en état d’hypnose. C’est l’idée de se retrouver face au jugement et à l’opinion publique en plaçant le décor à la place du spectateur.
Un visuel de cette sorte qui avance imperceptiblement tout au long du texte est alors comme les deux faces d’un même miroir, il laisse par ce principe l’espace de la scène dans sa nudité originelle, vide, immobile, silencieuse, toujours dangereuse.
La distance ainsi organisée entre chacun et tous tend le spectacle dans une écoute au présent, nous confine dans l’étau de la vie éphémère et dans l’urgence de partager le dérisoire qu’exprime l’auteur.


L’espace sonore quant à lui procède d’une intention positive, lyrique et jamais distanciée.

Othello Vilgard

mars 2012

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