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Sept secondes (In God we trust)

+ d'infos sur le texte de Falk Richter traduit par Danielle De Boeck
mise en scène Stanislas Nordey

: Entretien avec Stanislas Nordey

Avec cette pièce de Falk Richter, vous vous inscrivez dans la continuité de la démarche entamée en montant Gênes 01 de Fausto Paravidino la saison passée d’un théâtre en prise sur l’actualité. C’est une démarche délibérée ?


Stanislas Nordey : Absolument, d’ailleurs, nous avons commencé à travailler sur ce texte de Falk Richter pendant les répétitions de Gênes 01. Et ce sont les mêmes acteurs que l’on retrouve dans les deux pièces. Je suis très attiré par ces textes de jeunes dramaturges contemporains qui rejoignent l’esprit d’un certain théâtre documentaire ; quelque chose comme un théâtre d’intervention qui parle de l’actualité récente. Le théâtre a toujours du mal à écrire sur l’histoire contemporaine. J’aimerais inventer des petites formes en prise sur l’actualité comme un journal que l’on pourrait présenter chaque semaine dans un lieu public. Il y a de ça dans l’oeuvre de Richter, mais à la différence de Gênes 01 qui est une tragédie, là nous sommes dans la comédie ou dans la farce, même si c’est très grinçant.


Il y a aussi chez Falk Richter une écriture très originale quant à la dramaturgie, mais aussi très critique vis-à-vis de la société dans laquelle nous vivons...


S. N. : La pièce est une charge très violente contre l’Amérique de George Bush. Elle est finement sculptée incontestablement, même si on sent que c’est écrit dans l’urgence. Je pense qu’il y a une filiation avec Martin Crimp dont j’avais monté Atteintes à sa vie avec les élèves de l’Ecole du Théâtre National de Bretagne. C’est comme une photographie du temps, de l’époque où nous vivons. C’est ouvert sur l’actualité, mais en même temps il y a des personnages et une vision extrêmement ironique du monde de l’entreprise. Ce sont des croquis acérés qui me font penser à certaines bandes dessinées américaines, comme celles de Daniel Clowes, par exemple. Sept secondes, c’est le temps que met une bombe pour quitter le cockpit d’un avion avant d’exploser au sol. Dans l’écriture de la pièce, il y a la volonté de tenir compte de la vitesse. Richter joue aussi avec les codes du langage SMS, ces mots hachés qui sont désormais notre langage de tous les jours. Et il en profite pour faire une satire féroce du langage télévisuel. En même temps, on dirait un scénario en train de s’écrire. Du coup, je me dis qu’il faut aborder ça un peu sous la forme du happening ou de la performance. Les acteurs sont attablés devant des micros comme pour une conférence de presse. Sauf qu’on ne sait jamais vraiment qui parle : est-ce que ce sont des journalistes ou au contraire des acteurs qui feraient semblant ? Il y a toujours ce doute, cette ambiguïté.

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