Par Clarie Saumande
vendredi 13 novembre 2020
Avec : Edwige Baily , Jacqueline Bir
“On s’empêche de mourir par politesse. La salle attend. On lui doit le spectacle.”
Il y aurait deux femmes. L’une assez âgée, une comédienne, on suppose qu’elle l’a été, prénommée Madeleine, peut-être à cause de Madeleine Renaud, pour qui le rôle aurait été écrit dans les années 1980. L’autre serait plus jeune, elle pourrait être sa petite-fille, ou ne pas l’être. Entre elles, il y aurait l’histoire d’une enfant morte, et l’histoire d’un amour sorti des eaux bleues de Savannah Bay, un jour de chaleur. Un jour marqué d’une pierre blanche, où les amants se rencontrent, et un autre jour, près d’un an après, où la jeune fille, elle s’appellerait Savannah elle aussi, retournerait dans les eaux bouillonnantes, cette fois pour y mourir. Entre les deux, il y aurait un enfant, une petite fille. Bien sûr, on serait dans le théâtre de Marguerite Duras.Donc ce ne serait pas un récit linéaire, mais une histoire qui se ferait et se déferait au rythme des battements du cœur, une histoire apprise par coeur, comme un texte de théâtre, par une actrice. On comprendrait les choses en suivant le ressac de la mémoire, comme les eaux de Savannah Bay, des fragments de souvenirs qui se déposent pour être emportés à nouveau, et recomposés, dans le lointain de la mémoire, de la géographie, ou le lointain du plateau de théâtre. Ce serait fragile et poignant comme une chanson d’amour très simple. Le metteur en scène Philippe Sireuil le dirait comme ça : "L’infinie liberté de son écriture fait de Savannah Bay un moment de théâtre qui nous tend en partage ce que l’amour, la douleur, la quête de la vérité et la poésie peuvent oser de plus beau."
Programme saison 2011-12- Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Par Clarie Saumande
vendredi 13 novembre 2020