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Quai ouest


: A propos de la pièce et de la scénographie

A propos de la pièce
Jean-Christophe Saïs


Bernard-Marie Koltès nous entraîne dans un monde au bord de l'effondrement, où le verrou protecteur de la morale a sauté, faisant place au fantasme négatif du tout est possible qui fait peur et qui fascine. Il distille pour nous les plus anciens secrets de l'âme humaine, ces violents états qui nous bouleversent, nous désordonnent, qui font de nous-même des exilés, des affolés, des obsédés ; ce sont ces affreux inconnus que, dans notre égarement, nous appelons guerre, soif de réussite, haine et mort. Comme si avec des mots pour les nommer, nous espérions brider leur impensable déchaînement.
Dans Quai ouest jamais de résurrection, voilà la cause de la dimension tragique de cette pièce. Pas de retour en arrière, jamais. Au bout du compte, c'est l'histoire de l'accession à la liberté où les personnages affirment la négation du monde qui leur a donné le jour et cherchent une sorte de bonheur qui n'est ni terrestre, ni matériel, ni passionnel, un autre bonheur qu'on ne connaît pas, que l'on suppose, qui reste à découvrir et qui peut-être n'existe pas. C'est un pari avec une sorte de certitude intuitive de gagner au bout.



A propos de la scénographie
Jean-Christophe Saïs


Il est des endroits de Quai ouest où le temps a disparu, où on se demande qui on est et où tout se dessine de manière singulière. Ce sont des rues qui ne mènent nulle part, des infinités de coins où les personnages sont condamnés à attendre, des bouts de murs qui découpent les espaces entre les personnages pour mieux dire l'impossibilité de se rejoindre, le fleuve des serments irrévocables qui inonde le quai ouest et le sépare de la surface de la terre pour effacer les traces de l'homme dans le néant, un vent glacé qui se lève pour dire que le soleil de l'espoir est devenu sec et que, là où brillait la lune, l'oubli lève son visage voilé. Dans cet univers brut, nous n'aurons pas d'autre choix que de laisser le génie de la vie nous envelopper dans son voile, alors un mélange terrible se fera dans nos âmes où la douleur, le regret, le manque, l'angoisse se changeront en sirops. Pourvu qu'il nous soit permis d'en exprimer leur étrange saveur afin de nous enivrer.

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