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Push up

mise en scène Gabriel Dufay

: Note du metteur en scène

Au sein d’une grande entreprise anonyme, la nouvelle guerre économique fait rage. Le nerf de la guerre, c’est la compétitivité dégraisser les effectifs, monter en grade et gagner du terrain sur ses collègues. «Push Up»... Au fil de quatre tableaux et trois séquences, on assiste aux rencontres tumultueuses entre des cadres de l’entreprise. Quand ils ne se déchirent pas à coups de répliques assassines, ils se confessent à demi-mots lors de monologues insérés dans les dialogues.
Chocs de générations, guerre des sexes, stratégies de pouvoir.


«Push Up», c’est le monde de l’entreprise représenté sur scène. «Push Up», c’est le mot d’ordre d’une société économique néo-libérale au paroxysme de sa puissance : il s’agit avant tout de faire du chiffre, de réussir, de poursuivre son ascension sociale. «Push Up», c’est une pièce à tiroirs où le réel n’est pas ce qu’il semble être et où il faut regarder à deux fois pour comprendre et analyser ce qu’il nous est donné à voir. «Push Up», c’est enfin un véritable huis-clos contemporain dans lequel l’indétermination des lieux et des personnages participe à l’universalité des questions posées.


«Push Up» pourrait être le titre d’un jeu de société, d’un «thriller mental», d’une réflexion philosophique et sociologique ou le slogan d’une émission de télé-réalité. C’est un peu tout ça à la fois. C’est un puzzle parfaitement découpé, qui fait voyager le spectateur dans l’espace et dans le temps tout en interrogeant en profondeur notre modernité.
Réel et virtuel s’enchevêtrent dans un monde régi par la surveillance, la consommation, la transparence et guetté par le désarroi.


Roland Schimmelpfennig, jeune auteur allemand qui renouvelle les codes de l’écriture théâtrale, pose un regard incisif – non dénué d’humour – sur les dysfonctionnements de notre société. Comment faire quand personne n’est là pour vous aider, quand votre semblable devient étranger à vousmême, jusqu’à devenir votre pire ennemi ?


Je vois dans «Push Up» davantage qu’une pièce sur l’entreprise : c’est surtout, pour moi, une pièce sur la solitude et les processus d’individualisation très forts, de déshumanisation, qui se mettent en place à notre époque. Interroger la machine qui nous régit et nous asservit, démonter les mécanismes des pouvoirs qui nous entravent et nous empêchent d’être nous-mêmes, voilà ce qui m’importe en tant que metteur en scène.


J’aime voir les grands textes de théâtre comme des puzzles dont il faudrait recoller les morceaux pour pouvoir saisir toute l’opacité qu’ils recèlent.
A cet égard, «Push Up» est un véritable «poème dramatique», riche en interrogations et en mystères.

Gabriel Dufay

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