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Planète

mise en scène Xavier Lukomski

: Note d’intention

Il n’y a pas si longtemps, j’ai voulu faire un spectacle à partir du Bureau de Tabac de Fernando Pessoa (sans doute le plus beau poème de la création). J’y ai malheureusement (ou heureusement) renoncé… Or, si j’y regarde de plus près, Planète et le Bureau de Tabac, sont deux textes qui parlent de la même chose, de ce que l’on voit dans le cadre d’une fenêtre, que l’on soit devant ou derrière, que l’on soit regardé ou regardant (question éminemment théâtrale).


Donc, si au premier abord, on aurait pu croire que Planète parle d’amour, je crois personnellement qu’il parle d’abord d’humour et ensuite de fenêtres… C’est-à-dire de ce cadre au travers duquel nous regardons ce monde que nous avons sous les yeux et de la compréhension fugitive, changeante et hautement subjective que nous avons du flot de nos vies.


Planète parle du monde que nous voyons, par exemple, de notre appartement (ce qui signifie que nous sommes dans notre ville), ou de la chambre d’un hôtel (ce qui signifie que nous ne sommes pas dans notre ville), ou de la fenêtre d’un autobus (ce qui signifie que nous sommes en mouvement) et bien sûr Planète parle du monde que nous espérons (celui qui se trouve dans le passé, celui des photographies de notre enfance). Avec la formidable écriture de Grichkovets, bâtie sur sa légendaire, malicieuse et très productive mauvaise foi intellectuelle, ce texte nous dit où risque de nous entrainer cette magique et délirante méditation prospective, dans le cosmos !!!…


Quant à l’amour, Grichkovets ne parle que de ça évidemment, ou plutôt de ce que l’on pourrait appeler le destin que nous forgent tous ses hasards et ses nécessités. Mais l’amour chez lui ne se trouve surtout pas dans l’encadrement d’une fenêtre (aussi séduisante soit la femme -ou l’homme- que nous pouvons y voir). Il est comme la vie, ailleurs. Il est dans la musique, donc dans la danse.


C’est la raison pour laquelle, dans ce spectacle qui, je l’espère, ne ressemble pas tout à fait à un spectacle, nous avons mis une fenêtre bien sûr, nécessairement une femme dans l’encadrement de la fenêtre (nous la voyons, mais elle ne peut pas nous voir, puisque nous ne sommes pas dans sa vie…), les images que l’on voit normalement d’une fenêtre, les images qu’il est dommage de ne pas voir d’une fenêtre, et surtout de la musique pour finir par une danse, évidemment… impossible.


Tout l’amour du monde en quelque sorte… Beaucoup d’amour pour le monde en tout cas…

Xavier Lukomski

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