La langue et surtout les langages occupent depuis toujours un rôle premier dans l’écriture de Marielle Pinsard.
Les personnages de cette pièce ont un discours emprunté tour à tour au langage publicitaire et aux phrases toutes faites. Ces slogans et ces phrases toutes faites, au fur et mesure que la pièce évolue, prennent de l’ampleur chez le spectateur car il les a déjà entendus dans la bouche des personnages des séries TV ou dans les bars, voire il les a déjà utilisés. Là le trouble : ces personnages qui, au début de la pièce, faisaient rire le spectateur, le renvoient à sa propre image… ils deviennent le spectateur-même.

Les dialogues portent sur des convenances et des lieux communs. A travers leurs échanges, les personnages se dessinent. Ils y apparaissent ainsi en charmants égoïstes fort bien élevés : des personnes qui ne se parlent pas, qui ne disent que des choses qui pourraient sembler sensibles et dans l’air du temps mais qui ne prennent jamais part à leurs propres réflexions avec des décisions ou des actions claires sur le monde qui les entoure.