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Nous, les héros (version sans le père)

+ d'infos sur le texte de Jean-Luc Lagarce
mise en scène Emmanuel Suarez

: Deux troupes pour une pièce

par E. Suarez

Jean-Luc Lagarce a écrit Nous, les héros pour les comédiens de sa compagnie, en pleine tournée du Malade imaginaire, afin de donner à chacun de ses acteurs un rôle créé sur mesure. C’est avant tout pour cela que j’ai choisi cette pièce, pour l’offrir à mon tour aux douze comédiens avec qui nous avons, au fil des recherches et des répétitions, formé nous aussi une troupe, une famille choisie. Agés de 25 à 69 ans, ils font résonner le plateau de la variété de leurs parcours et de leurs sensibilités. Comme les personnages de la pièce, certains portent en eux une vie de théâtre.
La pièce parle, comme toutes les pièces de Lagarce, d’une famille. L’auteur y décline ses obsessions sur le thème : l’absence du père (si la suppression du personnage du père est due à un désistement du comédien devant jouer le rôle, elle n’en reste pas moins pleine de sens), l’impossible mais inévitable transmission entre les générations, la fratrie, l’amitié comme alternative à la famille subie. Afin de rendre sensible cette dimension, nous insistons sur le travail du groupe, le « hors-champ », les liens entre chacun, qui se distendent d’un coup pour laisser éclater leur solitude.

Nous, les Héros est une pièce d’atmosphère, d’impressions. Une comédie de toute évidence, avec des moments franchement burlesques, mais sans cesse empreinte de nostalgie, toujours au bord du désespoir. Elle m’évoque le théâtre russe de Tchekhov, Tourgueniev ou Lermontov. C’est à la mise en scène et à l’interprétation des acteurs qu’il revient de préserver cette impression générale tout en créant des contrastes, en faisant une rupture quand ça devient profond, une pirouette juste avant de toucher au but. En gardant toujours un léger sourire.
Avec les comédiens, nous ne travaillons pas à « composer » des personnages, à définir des styles, des codes de jeu. L’interprétation reste simple, au plus près du texte et de soi, sans distanciation ni psychologie. Plutôt que de personnages, nous parlons de rôles. Pour parler au public, nous parlons de nous.

Emmanuel Suarez

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