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Le Neveu de Wittgenstein

mise en scène Bernard Levy

: Note d’intention

Dans Le Neveu de Wittgenstein, Thomas Bernhard évoque son amitié avec Paul Wittgenstein, neveu du philosophe Ludwig Wittgenstein. Il s’agit d’une amitié essentielle et vitale qui rapproche deux hommes en conflit avec le monde, deux hommes qui se retrouvent dans un hôpital viennois. C’est dans cette mise à l’écart du monde par la maladie que Thomas Bernhard prend conscience de la valeur et du caractère unique du lien qui l’unit à son ami Paul.


Lorsque j’ai lu la première fois ce roman, j’ai été étonné de l’immense tendresse et de l’émotion qui s’en dégagent. Je connaissais surtout le théâtre de Thomas Bernhard, sa férocité descriptive de la société autrichienne, la violence obsessionnelle de sa langue. Le Neveu de Wittgenstein m’a révélé sa fragilité et sa profonde humanité que je percevais déjà, mais que je n’avais jamais aussi directement ressenties.


Si le récit de l’amitié entre les deux hommes est une réflexion sur la solitude, la folie et la mort, il retrace aussi l’histoire de leur complicité par le biais d’anecdotes d’une drôlerie extraordinaire. C’est ce constant aller et retour qui me touche et me donne envie de faire entendre cette voix.


J’ai découvert ce texte par l’intermédiaire de René Gonzalez et Serge Merlin et je perçois une réelle continuité entre ce projet et mon précédent travail sur l’oeuvre de Samuel Beckett. Ces deux auteurs aux styles apparemment opposés ont des points communs flagrants : au-delà de leur humour féroce et de leur absence de complaisance envers le genre humain, je perçois chez eux une extrême sensibilité dont toute la singularité est de s’inscrire dans une recherche minutieuse et parfois obsessionnelle du mot juste pour décrire l’indicible fragilité de l’être. Dès lors, ce qui pourrait nous paraître violent et quelque peu morbide n’est pas l’effet d’une rage froide et gratuite, mais l’expression d’un désarroi profondément humain, comme quelqu’un qui, après une crise, s’abandonnerait et nous laisserait entrevoir une autre part de lui-même.

Bernard Levy, Jean-Luc Vincent

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