Notre dramaturgie:

Elle repose essentiellement sur nos corps.
Un transfert d'énergie où l'un fait don à l'autre de sa vitalité. Et c'est vers un rapport d'égalité qu'il évolue d'abord. Alors, sorti du rapport portant/porté, un autre type de relation peut voir le jour, et des formes nouvelles peuvent apparaitre. Et d'avoir tout donné pour réinsuffler l'énergie à un corps sans vie, le vide s'installe fatalement dans ce corps d'abord plein de vitalité. La situation physique de base s'est inversée.
Notre principe d'écriture repose sur un cheminement comme celui des vases communicants.
Notre écriture fonctionne tel un vampirisme énergétique. Il n'y a donc aucune psychologie dans notre écriture, seulement une logique du mouvement, se sont les corps qui commandent la rencontre. Des corps qui sont vécus comme des chairs porteuse d'énergie davantage que comme des choses sacrées car egoisantes.
Et parce que toute forme est mortelle, que tout est soumis à cette loi universelle de la disparition, Fatalement notre forme, comme une vie condensée, contient naissance, vie et mort. Nos corps s'éveillent, vivent et meurent.

Notre défi:

Laisser vivre l'imaginaire de chacun.
Certes par nos deux corps il y a déjà la une histoire. Et parce que nous avons les corps et le genre que nous avons, il n'est pas concevable d'éviter à l'imagination de se raconter quelque chose. Néanmoins, notre attention sera portée sur le fait de ne pas laisser s'installer une histoire en particulier, un seul rapport humain. Pour cela, notre dramaturgie n'est pas verrouillée. Telle est notre pensée: moins on donne à l'imagination et plus elle s'active. En effet, ce dialogue physique est teinté de diverses couleurs émotionnelles, comme un parcours émotionnel poétique impossible dans cette vie-ci où l'on ne traverse pas ces états si vite. Une logique des corps seulement. Et c'est par cette ambigüité du geste qui peut être vécue différemment que le spectateur peut devenir actif. Laisser le doute des intentions profondes. Entrevoir plutôt que voir.