: Entretien avec David Gieselmann
Réalisée par Pauline Sales
As-tu le sentiment d’appartenir à un groupe d’auteurs allemands représentatif d’une nouvelle manière d’écrire ?
J’écris dans une époque où le théâtre s’intéresse beaucoup plus à de nouvelles pièces qu’il y a quelques années. Cela crée un lien entre les auteurs d’autant que nous nous rencontrons sans cesse à des festivals et que nous vivons dans des situations similaires. Il y a quelques années, on nous disait à tous qu’écrire pour le théâtre ne permettait pas de vivre, et en Allemagne, il n’y avait que deux ou trois auteurs qui le pouvaient. Maintenant il y en a une quinzaine, et tout le monde en est surpris. Sur le plan artistique, il y a eu un fort besoin de raconter des histoires – pas des drames “ prise de tête ” de réflexion intellectuelle. Grâce au grand nombre de nouvelles pièces – et à leur succès – cette exigence narrative s’exprime de façons tellement diverses qu’on ne peut pas à proprement parler d’un groupe ou d’un mouvement bien définis.
Avec quel auteur te sens-tu des affinités ?
Surtout avec Marius von Mayenburg.
Comment as-tu vécu le succès de “ Monsieur Kolpert ”, était-il difficile d’écrire après ?
Sans plus. La pièce que j’ai écrite juste après “ Monsieur Kolpert ”, “ Une main américaine ” – une commande pour la Schaubühne de Berlin – n’est malheureusement toujours pas terminée. C’est vrai qu’on est toujours angoissé à l’idée que de nombreuses personnes sont en attente de votre nouveau texte mais j’ai surmonté cette peur en écrivant des pièces radiophoniques : Ça n’atteint pas le même cercle, mais en réalité, si on est diffusé à une heure de grande écoute, on touche plus de gens que ceux qui seraient susceptibles de voir la mise en scène.
Dans “ Monsieur Kolpert ” les personnages courent après leur humanité. As-tu la sensation que cela correspond au monde d’aujourd’hui ?
Je n’écris pas une pièce en partant d’une idée. Je m’attache plutôt à la forme : la forme du dialogue, le rythme, le genre de personnages. Le sujet ne se cristallise en général que lorsqu’on voit la pièce sur scène.
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