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Monsieur, Blanchette et le loup

+ d'infos sur le texte de José Pliya
mise en scène José Pliya

: Notes d'intention

Blanchette c’est la joie, l’enthousiasme. C’est les rires aux éclats. C’est la pureté de l’enfance qui entre dans le monde les mains – ou les pattes – pleines d’innocence, de confiance et qui, comme l’Agnès de Molière se retrouve séquestrée.


Elle est victime d’un mensonge fondateur : celui de Monsieur qui lui fait croire, depuis sa prime enfance qu’elle est une vache et non pas une chèvre.


C’est sur cette croyance qu’elle se construit, qu’elle construit son rapport au monde.


Le paradoxe veut que ce soit celui qui l’aime plus que tout et qui veut la protéger presque malgré elle, Monsieur, qui est à l’origine de cette trahison, tandis que c’est le Loup, son bourreau, qui sera le révélateur de sa vérité.


Blanchette, se retrouve ainsi précipitée dans la complexité de la vie adulte.


Face à cette violence, elle choisit, tout comme Iphigénie, son destin tragique, trouvant dans la mort sa liberté.


La pièce a pour ambition de rappeler à tous, adultes et enfants, la phrase de Camus : « La lucidité tragique n’interdit pas l’exigence d’humanité ».


Note de mise en scène


Une chose étonne lorsqu’on lit l’adaptation théâtrale : alors même qu’il s’agit véritablement d’une variation sur le trio amoureux, les 13 scènes qui composent le texte mettent systématiquement en présence un duo : Monsieur et le Loup, Monsieur et Blanchette, Blanchette et le Loup, Monsieur et Renard. Il s’agit d’un trio dont le tiers est toujours absent.


La mise en scène interrogera cette absence physique de l’objet du désir. La question du territoire est également à l’oeuvre à travers les lignes : Monsieur est prince d’un domaine immense mais déserté par ses chèvres ; Le Loup, nomade par essence fait le choix de la sédentarisation ; Blanchette enfermée dans la maison rêve de montagne et de verts pâturages.


MONSIEUR, BLANCHETTE et le LOUP est aussi une fable sur la question coloniale ses clichés et les complexes qu’elle a laissé dans les actes et les paroles de tout une génération : le poil noir hypersexuée du Loup, la blancheur de Blanchette source de vénération, les croyances identitaires imposées, les peaux sombres et les masques clairs que l’on se met…


Le choix des comédiens et comédienne, posera, sans jamais la surligner, cette problématique.


La scénographie sera bidimensionnelle: un plancher et un mur. Ces deux éléments figurent la devanture du domaine de Monsieur.


Le plancher représente la terrasse où est installé le véritable maître de maison : le Loup.


Le mur de façade qui monte très haut, comme une tour de garde, est le symbole de la volonté de Monsieur d’ériger une (vaine) muraille de protection pour ses chèvres.


Terrasse et mur sont radicalement blancs.


Dans le mur une porte unique donnant sur l’arrière-scène. C’est un trou noir mystérieux, une cave peut-être par où Monsieur entre et sort de chez lui et où il « séquestre » Blanchette.


Cette structure murale imposante, et très présente à l’avant-scène, gagnera en profondeur aux scènes 11 et 12. Elle deviendra alors écran de projection.


L’animalité ne sera jamais figurative mais par une série d’accessoires et de masques (tapis en peau de chèvre, patte de loup, tête de loupgarou…), elle fera signe et sens.


Le jeu des acteurs empruntera aux attitudes et comportement bestiaux, un travail sur l’humanimalité s’inspirant du faune et du lycaon.


La création lumière s’attachera à faire ressortir, dans l’espace du décor, la blancheur lumineuse que l’on peut voir sur les murs blancs du fond de l’Espagne.


Depuis l’aube jusqu’au coeur d’une nuit de pleine lune, elle fera se fondre et s’enchainer les subtiles variations des couleurs de la tragédie : ocre répétitif, bleu méditerranéen obsédant, rouge intangible des jours et des saisons.


L’environnement sonore sera mélodique et électronique.


Il fera de manière ludique, office de cassandre : installant un climat, annonçant une ambiance… il y aura un thème musical unique pour scander les transitions entre les 13 scènes.


Un même thème mais un rythme varié (lento, allegro, moderato, adagio, prestissimo…)

José Pliya

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