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Manhattan Medea

mise en scène Sophie Loucachevsky

: Médée, l’infanticide

Dans Manhattan Medea nul monstre ne vient se substituer à l’auteur du crime. Médée de Manhattan n’échappe pas à la responsabilité de ses actes. Elle tue pour atteindre celui qu’elle veut punir, Jason. Mais l’infanticide va bien au-delà de la vengeance.
Il a une dimension purificatrice : Médée accomplit un crime expiatoire, se punissant elle-même de ses premiers crimes, celui de son frère surtout, rendu vain par la trahison de Jason.
Il a aussi une dimension sacrée : en tuant l’enfant, Médée efface les dernières traces de sa vie avec Jason. Elle renoue avec son passé – et sa virginité. On retrouve un motif récurrent de l’infanticide : tout effacer pour tout recommencer.
Il a enfin une dimension politique. Médée refuse de voir grandir l’enfant dans cette Amérique du “fric”, celle du Sweatshop-Boss, aussi appelé Mr Sawyer… Symbole de la liberté d’entreprendre et de réussir dans une Amérique où tout est possible, et aussi d’exploiter la misère par le travail dans des ateliers clandestins…
Loin d’être une simple adaptation moderne, Manhattan Medea, c’est le mythe aujourd’hui. Dea Loher, résolument contemporaine, redonne au terme de “survivance” le sens que Pasolini lui donnait :
“cette vie des formes passées au coeur du présent. L’antique, le mythique, l’archaïque, le sacral ne sont que refoulés, c’est-à-dire qu’ils continuent de vivre sous des formes latentes, déguisées…”
(Pier Paolo Pasolini, Carnet de notes pour une Orestie africaine.)

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