theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Ma Petite Jeune Fille »

Ma Petite Jeune Fille

+ d'infos sur le texte de Rémi De Vos
mise en scène Hervé Guilloteau

: SYNOPSIS

De 1981 à 1984, dans une commune de mille habitants proche d’une grande ville…


Fin de l’agriculture traditionnelle. Le père d'Aimé ne veut entendre parler ni d’usine ni de bureau. Sa maman travaille 24/24 alors qu’elle est sans profession.


‘ma petite jeune fille’ vit avec ses parents, deux frères plusâgés, son oncle et sa tante. Sa famille est logée depuis déjà longtemps au rang des assistés. Rien n’existe pour eux. Mais ils se sont constitué un monde où ils circulent sans jamais se sentir entravés par les notions de lois. De notre côté on ne peut rien faire et puis ils s’arrangent bien entre eux.


Le projet de construction d’une salle culturelle divise l’opinion. Pourquoi ne pourrait-elle pas accueillir les mariages ?


Il faut quand même reparler de ses yeux. À quatre ans ‘ma petite jeune fille’ ne les ouvre pas. Si elle ne subit pas rapidement une opération, elle perdra la vue. La famille s’y oppose. L’assistante sociale ne veut plus y remettre les pieds seule.


La gendarmerie et les pompiers se sont mobilisés pour tenter de capturer la panthère noire aperçue la semaine dernière par un habitant. Il s’agissait finalement d’un gros chat sauvage.


Aimé pense que ‘ma petite jeune fille’ a huit ans lorsque les services sociaux la retirent de son foyer. Elle cesse ainsi d’être abusée. Opérée avec succès, elle est ensuite placée dans une famille d’accueil.


Le nettoyage de la voûte de la nef a nécessité une équipe de dix personnes pour venir à bout des toiles d’araignées qui s’installaient sur ses parois...


Printemps 2004, Aimé a trente-deux ans. Il vit en ville. Son travail est reconnu. Cette fois il rentre à la campagne pour l’enterrement d’Yvonne, la voisine, la maman de Gaëtan, décédée jeudi après-midi au thé dansant. Chute d’un parquet glissant, morte sur le coup.
Quelques semaines plus tôt, dans la presse locale, on lisait ceci :
Violences sur un patient de la clinique Sainte Geneviève. (…) Ghislaine, aide soignante, n’en revient toujours pas : « le matin je l’ai informée que le malade de la 211 portait le même nom qu’elle. Elle m’a répondu qu’il ne s’agissait pas d’un membre de sa famille… » C’est Dimanche, vers 7 heures, alors qu’elle est supposée effectuer les soins de ce patient, en réalité son propre frère, que la jeune femme a commis ses actes. L’enquête révèle un passé familial difficile. Les deux enfants ne s’étaient jamais revus depuis 19 ans.(…)


Aimé suit le cortège. Devant lui, un type porte une chemise et un blouson à lui. Quand il avait quinze ans. C’est le frère de ma petite jeune fille. Aimé ne sait rien de cette histoire de clinique. Il le salue mais lui ne parvient pas à répondre. Le visage tendu, la gorge serrée, sans voix. Mais son regard m’a traversé comme s’il pouvait tout voir de moi.
Aimé s’éloigne, comme d’un territoire qui n’est pas le sien, et rejoint la cérémonie immobile.


Aujourd’hui, à l’intérieur de la salle municipale, Gaëtan a réuni les personnes qui l’ont soutenu au décès d’Yvonne, sa maman. Il a préparé un repas et apporté quelques disques. Aimé est là. Le rideau accordéon divise l’espace en deux. De l’autre côté de Verchuren, la dizaine commerciale s’achève. Deux situations cohabitent, une composition qui excite la mémoire. Parti mon kiki… 23 heures, on n’en finit pas de parler. Cantat, altermondialisme, PS2, foot et cul. Aimé s’énerve.


VA DORMIR !


Le lendemain matin est un cauchemar. On ne l’excuse pas d’avoir pourri la soirée. Je voulais juste parler de ma petite jeune fille…
Non je ne t’embrasse pas.


Après le bang, le clapotis. Gaëtan nettoie la salle. Aimé l’aide. On repasse un disque. Les tripes pleines de la veille, ils parlent enfin…

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.