Lumen texte est une performance sans acteur reposant uniquement sur un texte projeté.

Jusqu’où regarder un écran avec du texte projeté peut-il constituer une performance vivante ? C’est à cette question que cette forme s’attelle. Cette performance et ce processus de recherche partent d’une omission fondamentale de ce qui définit le théâtre : l’absence de corps vivant dans l’espace scénique. Par la lecture, les spectateurs sont conduits vers ce qui est à l’oeuvre dans le moment qui est en train de se vivre (l’espace, les corps assemblés, la conscience d’une durée partagée, la concentration nécessaire à la lecture même…) L’écriture est totalement tournée vers le public.

Au-delà de la performance, nous élaborons Lumen Texte comme un processus qui produit des performances et des recherches dans la durée. Nous ne cherchons pas une écriture définitive mais bien la forme autopoïétique de la rencontre du texte avec le public. Walter Benjamin écrit dans Le narrateur "La mort est la sanction de tout ce que relate le conteur. C'est de la mort qu'il tient son autorité". Lumen texte met en chantier cette autorité propre aux signes et aux récits, il dissèque ludiquement la façon dont nous sommes reliés à la matière/langue/écriture de nos messages. Entre les animaux spectateurs que nous sommes et les animots générés par la performance se trament une foule de rencontres. Ces rencontres sont aussi une forme de combat qui n'est pas sans lien avec les interrogations générées par le transhumanisme et la possibilité que le code domine la vie humaine. Nous continuons de faire varier la performance en l'enrichissant de nos recherches et rencontres. Tous dialogues sur les phénomènes liés à "la condition du spectateur" nous semblent pertinent pour cette recherche, mais nous inscrivons précisément nos partenariats autour de trois axes : Arts Sciences/Numérique/Traduction.