: La démonstration
Notes de mise en scène
Politesse (du latin "polire" orner avec élégance).
Dans le cadre de cette "leçon de bonne conduite", un dispositif de narration très précis sera mis en place.
Les spectateurs seront invités à un banquet. On les accueillera avec chaleur et faire-parts, verres de vin, amuse-gueules etc.
On les installera derrière plusieurs tables dressées contre les quatre murs du lieu de la réprésentation (le théâtre, la salle des fêtes, le jardin, le gymnase...).
Au centre du rectangle de tables ainsi composé, se situera l'espace des serviteurs-acteurs du récit.
Sur un côté, en haut d'une estrade, la Dame (élégante, mais sobre) trônera, entourée de ses musiciens (en costumes à paillettes (?), animateurs de la soirée.
Les serviteurs sont les passeurs de l'animatrice, son prolongement corporel, ses émissaires auprès du public. Ils évolueront dans l'aire de jeu, au centre des spectateurs, avec accessoires et costumes de circonstances et exécuteront séquence par séquence la "représentation"(sous plusieurs formes, toujours décalées et complémentaires) de ce qui est raconté.
Ils ne parleront pas mais évolueront, danseront, indiqueront. Ou seront seulement là, avec la parole de la Dame, l'écoutant.
Ils seront tour à tour l'image, le souvenir, le fantasme...
Ils devront rendre perceptibles les sensations, sentiments, regards, intentions par le traitement particulier de telle ou telle posture, de tel ou tel geste codifié. Nous travaillerons dans une stylisation très précise des mouvements, toujours adressés au public, tournés vers lui, une offrande sincère, chaleureuse (ensuite, nous verrons où mène l'excès de bonnes intentions).
D'abord, ils arpenteront le plateau comme des hôtesses de l'air, brandissant leurs objets de secours, montrant les gestes (de survie ?) à accomplir dans chaque cas...
Progressivement pourtant, ils reprendront leur liberté de jeu, par fatique, ennui, excès de volontarisme, souci de vérité (?), bousculant les formes convenues, et reprendront les rennes de la représentation, révélant cette fois-ci le vide béant et l'échec de la réussite derrière les codes imposés.
On assistera dès lors à la manifestation brutale de la solitude, de la dissimulation, du non-amour, des tentations, des conflits familiaux, de l'absence de naturel, de la vulgarité de la masse réunie, de l'épuisement...
Nous aborderons ainsi de multiples signes (discrets ou manifestes) caractéristiques de l'attitude d'un individu dans une fête, une foule, à l'image du tableau de Munch "la danse de la vie", dans lequel on peut observer en fonction des positions dans l'espace des personnages, de leur couleurs, regards, énergies, la ronde perpétuelle des désirs inassouvis mêlés aux joies crues et aux désespoirs de l'instant.
Mais toujours continue et continuera en scène (par la bouche de la dame) le défilement des règles, forcené imperturbable, comme le cours quotidien de nos vies (autoroutes, informations, obligations administratives et autres automatismes sociaux).
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