Dans le grand cirque médiatique d’aujourd’hui, les hommes politiques ne sont parfois pas, hélas, les derniers à jouer les histrions. Mais au-delà de la parade, du défilé, du corso cathodique, la violence des enjeux laisse parfois le citoyen pantois.
Sur le cul.
Comment ne pas avoir envie d’imaginer, alors, une pièce sur le mensonge, sur le masque et, au-delà des sourires et des paroles artificiels, sur la grimace cachée derrière le masque ?
Comment ne pas avoir envie à l’heure généralisée du mensonge d’entendre la vraie parole de certains politiques, de ce qu’ils se disent vraiment entre eux dans les coulisses du Pouvoir ?
Comment ne pas avoir envie d’imaginer le pire ?
Quand notre pièce commence, les rapières sont encore au fourreau.
Mais déjà dans l’obscurité, les lames luisent du sang à venir. Les langues sont affûtées. L’assassinat est proche. Mais fut-ce-t-il symbolique, il s’agit tout de même de la mort politique d’un des amis du Président.
Tout sera bon pour abattre celui-là.
Trahisons. Mensonges. Chantages.
Étalage dégoûtant de la vie privée dans la sphère publique.
Manipulations en veux-tu en voilà.
Petits meurtres entre amis…
Navrant.
Navrant et drolatique.
Car si les éléments d’une tragédie sont en place, la dérision qui agit nos personnages est si puissante que la seule réponse plausible et saine à cette tragédie passe par le rire. C’est le rire qui, balayant nos larmes citoyennes et désabusées, éclaire notre intelligence sur la pitoyable comédie du Pouvoir.
L’action se passe, elle, dans un pays imaginaire mais il n’est pas interdit d’y trouver quelques points de frottement avec des situations entraperçues dans quelques démocraties occidentales.
Bonne soirée.

Alain Gautré