Il y a trois ans, un de mes proches a perdu son frère dans un accident de voiture. En quelques secondes, sa vie a complètement basculé, tout s’est effondré. Il m’a avoué après avoir réalisé que trois options s’offraient à lui :

• 1) La détresse, le suicide.
• 2) La détresse, continuer de vivre mais mourir de l’intérieur.
• 3) Pleurer, se mettre en colère, gueuler un bon coup puis choisir la vie. Bien sûr, il y aura toujours un vide, un manque, une ombre au tableau.

Et surtout, une question: Et s’il était toujours là?

Dans les Muses, les quatre frère et soeurs ont été abandonnés par leur mère. Ils cherchent, chacun à leur manière, à se guérir de leur passé. Comme tout le monde, ils veulent être heureux, mais pour cela, ils devront décider d’arrêter de souffrir. Ça ne sert à rien de blâmer leur mère et de rejeter tous leurs maux sur elle. Ça ne la fera pas revenir… Ils n’ont aucun contrôle sur les autres, pas même surles membres de leur famille ou sur certains événements tragiques de la vie. Ils ont, cependant, toujours le choix d’arrêter le tourbillon infernal de leurs pensées, faire taire leurs démons venus d’Espagne, cette Espagne qui leur a volé leur mère… Arrêter le combat, la mise à mort et enfin assumer leurs différences en choisissant d’aller au-devant de leur vie.

Ils comprendront peut-être aussi, grâce à la plus jeune des soeurs, celle que l’on considère comme «attardée», que personne n’est complètement bon ou mauvais et qu’un geste qui semble a priori égoïste peut parfois être un acte de survie vers l’expression et la quête de notre identité.

Marie Frédérique Auger