theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Les Emigrés »

Les Emigrés

+ d'infos sur le texte de Slawomir Mrozek traduit par Gabriel Meretik
mise en scène Simon Pitaqaj

: Note de mise en scène

L’action se déroule le soir de la saint Sylvestre dans la vaste cave d’un quartier bourgeois. Les deux personnages évoluent au centre de la pièce. Deux lits sont disposés parallèlement au milieu de la scène, c’est un lit à deux places coupé en deux, chacun sa moitié.
L’opposition entre l’immensité de la pièce et l’exiguïté de l’espace reconstruit par les personnages donne l’image d’une île sur laquelle se seraient réfugiés deux naufragés, naufragés de la misère et de la bêtise, ils écoutent le monde d’en haut qui s’amuse et fête la nouvelle année au son de la musique techno.


Il s’agit d’une confrontation entre deux personnages opposés, ils matérialisent le corps et l’esprit de l’esclave qui réfléchit sur sa propre situation. Ils sont constitués de la même matière, je les ai considérés comme des « aimants » qui tantôt s’attirent, tantôt se rejettent en fonction de leur position. Le rapport de force entre les deux pôles de notre histoire va crescendo jusqu’à la tentative de suicide d’un des personnages, il passe par le mépris, la compassion, la nostalgie… Sont-ils « de la matière dont on fait les songes, et leur petite vie est-elle entourée de sommeil » ? certes oui, mais entouré aussi par le monde de l’opulence, le monde de ceux qui se réjouissent de la nouvelle année dans l’insouciance, le monde des puissants que l’on ne montre jamais, mais que l’on fait entendre par la bande sonore de certaines scènes.


L’alcool aidant, ils évoquent le retour au pays, après tout, ils sont entre eux et c’est le soir du nouvel an. Mais cet entre soi ajoute encore plus à leur isolement et la coupure d’électricité les plonge dans un espace noir ou seul les deux visage apparaissent éclairé à la bougie. Le huis clos est poussé à son paroxysme, ils ne sont que deux point dans une vaste étendue de néant. C’est à ce moment précis que la violence qui les anime se libère et la hache avec laquelle le paysan ouvrait ses boîtes de conserve devient l’instrument du jugement, ce n’est pas à coup de hache qu’ils s’entretuent mais avec des arguments aussi tranchants que sa lame.


Leur libération découle de cet affrontement ; à bout de force et à court d’argument la tension retombe. Chaque rempart a été anéanti par l’ennemi, et au-delà de la problématique de l’esclavage et de l’immigration c’est bien deux être humains que j’ai voulu montrer, deux être humains du XXIe siècle.

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.