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Le Cave se rebiffe

+ d'infos sur l'adaptation de Patrick Melior ,
mise en scène Patrick Melior

: Présentation

Je ne rencontre que des gens mécontents. Tout va mal aujourd’hui, pensent-ils.
Mais je n’aime pas les entendre critiquer ce temps dans lequel je vis.
Michelangelo Antonioni.


Vous avez dit Audiard !
Le mot, la phrase, Audiard ne semble pas aller beaucoup plus loin. Ce dialoguiste réactionnaire n’a pas le souci des grandes idées. La métaphysique il s’en fout. Ce qui compte pour lui ce n’est pas le contenu, mais le jeu. Le plaisir du jeu.
Audiard est un joueur. Il est malin comme un enfant. Il arrive à nous faire croire à la spontanéité des comédiens « de sa bande ». Il a raison de dire de lui-même qu’il est très mauvais metteur en scène. Pour les dialogues, si on lui donne un bon cachet, il a du génie, il décoiffe, il inspire… !
Sa science a quelque chose à voir avec celle de Jarry. Il excelle dans la Pataphysique langagière. Tout cela donne du plaisir et c’est de ce plaisir dont nous éprouvons le besoin : sortir des « nouvelles vagues », des nouveaux communicants, de la nouvelle philosophie, des concepts définitifs, prendre le risque du populaire pour ne pas se laisser bouffer par le populisme et les tristes jérémiades…


J’en suis encore à attendre la venue d’un philosophe-médecin qui aura le courage de dire que toute activité philosophique n’est absolument pas de trouver la « vérité », mais quelque chose de tout autre, disons de santé, d’avenir, de vie…
Nietzsche Le gai savoir


Alcyon et « Le gai théâtre »
Comme Nietzche et son « gai savoir », nous voudrions un « gai théâtre », qui serait aussi un gai savoir… Apprendre sans cesse c’est rester joyeusement libre de ses choix, de ses pensées. Ne rien exclure sinon la bêtise du temps.
Comment peut-on s’ennuyer ? La vie est si inimaginable, si étonnante, si…
Nous n’arrivons pas à désespérer. Associons aux terribles passions humaines le pouvoir magique de la bouffonnerie.
Tout cela fait penser à Shakespeare. Bien-sûr, lui, c’est le sommet auquel il n’est pas aisé d’accéder. En ce qui nous concerne, contentons-nous de grimper. Sait-on jamais, le Paradis n’est peut-être pas au septième ciel…


P.M.




Extraits


Charles : Parce-que j’aime autant vous dire que pour moi monsieur Eric avec ses costards tissés en écosse à Roubaix, ses boutons de manchette en simili et ses pompes à l’italienne fabriquées à Grenoble, et bien c’est rien qu’un d’mi-sel. Et là j’parle juste question présentation. Parce-que si j’voulais m’lancer dans la psychanalyse j’ajouterais que c’est le roi des cons. Et encore les rois ils arrivent à l’heure. Parce-que j’en ai connu moi mon cher maitre des rois, et pis pas des petits, des Hanovre, des Ohensoler, rien des biftons garantis croisade. Vous m’voyez là maintenant mais moi j’ai pas toujours tenu un clandé. Vous avez pas connu la rue du Chalabet. 60 chambres et ils ont filé tout ça aux p’tite sœurs des pauvres. Quand j’y pense tiens. Alors c’est pour vous dire que votre ami Eric, ses grands airs il peut s’les cloquer dans l’baba.


Le Notaire : Pourquoi dites-vous « mon ami » en parlant d’Eric? Je lui prête de l’argent, le votre d’ailleurs, à 20% ? C’est un client, rien de plus.


Charles : Ben vous pourriez les choisir un peu mieux.


Le notaire : Mon cher, je sais que le dicton veut qu’on ne prête qu’aux riches, mais, on ne leur prête pas à 20%. J’ne demanderais pas mieux que d’passer votre argent dans la famille Rothschild, malheureusement… (….)


Charles : Entre nous, Dabe ! Une supposition, hein ! Je dis bien une supposition. Que j'aie un graveur, du papier et que j'imprime pour un milliard de biffeton. En admettant, c'est toujours une supposition, hein ! En admettant qu'on soye cinq sur l'affaire. Cela rapporterait net combien à chacun ?


Le Dab : Vingt ans de placard ! Les bénéfices ça se divise, la réclusion ça s'additionne !

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