theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Le Temps des garçons »

Le Temps des garçons

+ d'infos sur le texte de Clyde Chabot
mise en scène Clyde Chabot

: Mise en scène et scénographie

Le projet de mise en scène complexifie ces archétypes du féminin et du masculin, en multipliant les figures, sur le plateau, deux femmes, quatre hommes, sous le regard d’une vidéaste, d’un sonorisateur et d’un éclairagiste. Chaque interprète incarne différentes facettes du féminin, et du masculin pouvant tour à tour être victime ou bourreau du jeu amoureux. Chacun des acteurs et actrices a une sensualité spécifique. Tous parviennent à une forme d’incarnation qui trouble les repères entre le réel de leur vie et la figure qu’ils incarnent : de l’amoureux un peu naïf, au séducteur, à l’homme enfant… De la jeune femme douce et passionnée à la femme blessée.


Le travail de la mise en scène visera une forme de décentrement de la parole et de diffraction de la représentation. La vidéo et le son tendront à rendre abstraite la parole d’autant plus que le jeu des acteurs est au plus près d’eux-mêmes. Le travail des acteurs est d’autant plus visible et troublant lorsqu’il est cerné par une caméra et un micro, repris par des images, relayé par l’écrit vidéoprojeté, lorsque le son de la voix émise est transformé, lorsqu’un acteur circule entre différents rôles masculins et féminins. Ces modes de diffraction de la parole seront visibles. La machinerie explorera à vue les plis/replis de l’humain et de l’acteur faisant corps avec les mots, quoi qu’il arrive.


La présence de la technique est un mode néo-brechtien qui rappelle toujours le travail de la représentation qui est en cours. Les captations peuvent être réalisées autour de celui qui parle mais aussi autour d’un autre acteur, silencieux, a priori inactif, gardant vive une énigme sur ce qui se prépare et créant un dédoublement du temps, celui de la représentation et du film à venir.


LA VIDEO
Des images filmées dans le cours de la représentation pourront être projetées ultérieurement, après avoir été transformées par la vidéaste, vers une icônisation (couleurs, lumières évanescentes) ou vers l’effacement. Projetées en grand format, elles pourront évoquer l’immensité de la place donnée à l’autre au moment d’une passion amoureuse ou la trace qu’il reste lorsque l’autre s’est absenté. L’un des acteurs ne peut être présent durant une partie des répétitions. Pour mettre en jeu cette absence, il sera enregistré en vidéo et apparaîtra durant le spectacle sur une petite fenêtre comme un homme capturé, sous liberté surveillée, ayant une vie proche du réel avec des actions quotidiennes. Il aura une présence active sur demande ou prendra parfois lui-même la parole ou chantera une chanson (d’amour). L’écrit sera présent sur scène : par une écriture du titre des 12 scènes dont les 6 premières sont en ordre inversé, par une écriture en direct par les acteurs de fragments du texte, par une diffusion par la vidéaste d’un lent défilement du texte.


Ce texte a été écrit à l’heure des rencontres amoureuses ou sexuelles par internet. Sans illustrer ce contexte, la présence de l’image pourra parfois concrétiser l’intermédiation des écrans mais aussi ouvrir des fenêtres vers ce que l’on n’attend pas. La vidéaste pourra prolonger le travail des acteurs par des images de flux naturels ou informatiques. Ces flux pourront figurer les circulations du désir et parfois les pannes de ce même désir lorsque son objet s’esquive.


CHANT / RYTHME
Une place particulière sera faite au chant : revisitation de chansons existantes d’amour et de désamour comme Laisse tomber les filles de France Gall. Il pourra aussi s’agir de chansons inventées de toutes pièces par les acteurs et le musicien. Chansons de pacotilles. Avec en référence le domaine de la variété française et du rock. Le musicien/ guitariste est aussi acteur. Sa connaissance intime du plateau et de mon travail en fait un intervenant de premier ordre.


La musique traduira la sensation intérieure de ceux qui parlent. Elle pourra aussi intervenir plus ponctuellement comme un commentaire ou proposer une rupture de rythme. Enfin le musicien pourra prendre la parole et s’adresser aux femmes ou faire corps avec les autres acteurs.


SONORISATEUR
Il prendra part au projet de mise en jeu d’abstraction de la parole et de structuration sensible de l’espace. Il permet de faire ressentir de façon souterraine l’environnement machinique et l’écriture globale qui est à l’oeuvre. Distordre en temps réel la parole. Les mots prononcés en direct au micro et amplifiés peuvent traduire, du fait de leur transformation, un état intérieur particulier du comédien.


ESPACE/COSTUME
L’espace permet éloignements et rapprochements réguliers des corps, des peaux, des respirations. Ces mouvements physiques traduisent les mouvements intérieurs d’attraction sensible et de nécessaire distance entre les figures qui ne perdent pourtant jamais le contact entre elles. Les acteurs sont toujours sur le plateau et n’abandonnent jamais le jeu, l’écoute, la disponibilité, même lorsqu’ils sont en périphérie. La scène évoque une fabrique avec la technique vidéo et sonore qui est à vue. Le texte interroge le lien à l’autre. Les scènes ne devraient pas être individuelles mais presque toujours réunir au moins deux ou trois acteurs. Les trois scènes finales sont d’une autre facture. Elles réuniront tous les acteurs. J’aime travailler avec les lieux tels qu’ils sont, quels qu’ils soient. Ils sont une donnée et recèlent des potentialités de jeu spécifiques avec lesquelles le parcours des acteurs se construit.

Clyde Chabot

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.