Jean Genet, Jacques Albert-Canque
Créé en 2005
Damien Bigourdan ( Mise en scène ) , Maxime Pascal ( Direction musicale ) , Françoise Morvan ( Livret ) , Peter Eötvös ( Musique )
Opéra en dix tableaux, d'après l’œuvre de Jean Genet
Entendons-nous : ce n’est pas parce que c’est le bordel que tout ordre a disparu. Planqués au Grand Balcon, le claque de Madame Irma, l’Évêque et le Bourreau, le Juge et le Chef de la police étouffent dans de troubles plaisirs les cris de l’insurrection qui menace de faire tomber la ville…
Mais chacun est-il ce qu’il prétend être ? Ou s’agit-il seulement d’endosser un costume pour mettre à nu les désirs d’une société entière ? Comme toujours chez Jean Genet, les masques se multiplient et ne tombent que pour mieux se porter sur d’autres visages, les mères maquerelles sont des reines, et la lâcheté suprême héroïsme… '
'“Ne pas jouer cette pièce comme si elle était une satire de ceci cela, écrivait-il. Elle est – elle sera donc jouée comme – la glorification de l’Image et du Reflet. Sa signification – satirique ou non – apparaîtra seulement dans ce cas.”
En 2002, passé le soufre et le scandale, le compositeur hongrois Peter Eötvös a tiré de cette pièce un opéra de chambre – chambre des plaisirs et des tortures comme il sied à toute maison digne de ce nom. Disciple de Stockhausen, invité de Pierre Boulez à l’Ircam et ancien directeur de l’Ensemble InterContemporain, il n’hésite pas ici à promener les faux-semblants de Genet du côté de Kurt Weill, du jazz ou des chansons de Jacques Brel…