: Note de l'auteur
La poésie et l'Art ne peuvent se soustraire, en ces moments de décadence et de dérive humaine, à leur nature de constructeurs de civilisation. Comment est-il possible de tolérer qu'une mer qui a été le berceau des grandes civilisations soit aujourd’hui le lieu d’une tromperie et d'une misère morale de plus en plus barbares et sauvages ? Sur l’île de Lampedusa, la porte du Sud de l'Europe, nous nous confrontons aujourd’hui à l’humanitaire comme matériau spectaculaire, comme scène d’un regard entre deux mondes. Comme dans un jeu de reflets dans l’eau, émergent à la fois l’image de l’étranger et la nôtre. J'ai écrit Lampedusa Beach, pour quelqu’un qui ne compte pas, parce qu'il est juste de lui donner un nom et avec ce nom de lui redonner aussi le droit à l'identité, à l'histoire, Shauba, la créature du texte, en plus est une femme. Shauba est un nom d'invention, mais il vaut pour toutes les femmes qui n'ont pas survécu dans l'ancienne mer d'Ulysse, qui ne peuvent plus protester au bureau d'état civil d'une ville quelconque occidentale. Ce passage à la Comédie-Française, un événement extraordinaire pour moi, est pour Shauba mais c'est aussi quelque chose de plus, c'est une occasion de salut. Dans l'espace confiné du théâtre, la mer retourne à son mythe.
Lina Prosa
février 2013
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