Je n'ai pas de coeur. Je suis hors de moi. Comme ces jours où le ciel bleu me semble un faux décor, du carton-pâte. Qu'il faudrait déchirer pour découvrir l'orage, la grosse pluie, le froid, la faim, la haine, le dégoût, tout ça. Le carton-pâte de notre vie, à remâcher jusqu'au haut le coeur, jusqu'à dégueuler ce coeur en gelée, ce coeur indigne.

La sœur d’Olga, c'est l’histoire de cette jeune femme sans prénom, et du groupe d’amis auquel elle appartient.
Narrée par des comédiennes, des comédiens, et des danseuses.
Autour de la mystérieuse Olga, femme fantôme qui n'apparaîtra peut-être jamais, se dessinent les rapports d'amitié et de haine générés par les questions de l'identité et de l'altérité dans un groupe de jeunes adultes. Du même à l’étrange, on voyage entre ces différentes lignes de vie, faites des questionnements d'une génération qui a du mal à se définir, à trouver sa place.
Cette friction est mise en jeu sur le plateau avec l’intervention de la danse, qui porte un autre discours, à la fois une acuité et un déplacement, sur ce que les personnages en quête d’eux-mêmes veulent bien dire sur scène.

Le texte marche comme une analyse, avec une cinquantaine de courtes scènes de trente secondes, une minute, comme des éclairs de conscience dans ce qui se dit, et ce qui ne se dit pas. La pièce dure 1h15, mêlant discours et images, paroles et corps dansants, fulgurances qui cherchent non pas à dire, mais à faire sentir quelque chose de la pensée d'une génération.