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Accueil de « Le Pouvoir »

: Présentation

L’intolérance s’exprime. Que pensons-nous ?


Le totalitarisme gouverne. Que faisons-nous ?


Nous vivons tous des situations où nous exerçons le pouvoir. Et sommes aussi amenés, en d’autres occasions, à le subir.


Qu’est-ce que nous tolérons, imposons et subissons ? Qu’est-ce qui fait que nous choisissons d’être un résistant, un indifférent ou un complice ? Et à l’inverse un dictateur ou un humaniste ?


Chaque personnage qui s’exprime dans Le Pouvoir possède quelque chose de nous. C'est par l'universalité de son propos qu'un écrivain devient immortel.


Ce spectacle est un hommage à Madame et Monsieur Menaut.


Madame Menaut coupe ses rosiers, devant chez elle comme d’habitude, 8 rue de la justice à Nay. Une petite commune des Pyrénées Atlantiques à côté de Pau, nous sommes en 1942. Une femme qu’elle n’a jamais vue, l’accoste et lui demande : « Pourriez vous garder mes enfants ? Ma fille aînée a six ans et son frère un et demi. J’ai peur pour eux, je viens de Lille, nous nous cachons et je veux les mettre à l’abri. »


Madame et Monsieur Menaut ont accepté de cacher ces deux enfants juifs, sans aucune contrepartie. « Ils seront les cousins de Michel, notre fils !! » dirent ils.


Les anecdotes sont nombreuses.


Henri, le jeune garçon, devait, afin de crédibiliser la situation, impérativement appeler Mr Menaut, « Tonton » devant tout le monde. Or, l’enfant d’un an et demi a refusé pendant de longs mois de le faire, ce qui représentait un danger supplémentaire pour les Menaut. Henri ramassait les mégots pour que M Menaut roule ses cigarettes.


Roselyne, la fille ainée, organisait des représentations théâtrales dans le jardin devant la maison avec de nombreux enfants dans le public en rentrant de l’école. Toinette, l’héroïne de Molière, était son rôle titre.


Madame et Monsieur Menaut étaient français, catholiques, pas engagés politiquement. Pour eux, la guerre n’avait comme danger que les privations, les bombardements…
Ils savaient pourtant qu’ils risquaient la mort en choisissant de protéger ces enfants juifs. Ils ont toujours refusé tout hommage ou toute reconnaissance officielle.


Qu’est ce qui a poussé ce couple de français à risquer sa vie et celle de son fils pour cacher deux enfants juifs ? Comment choisit-on de participer ou de lutter contre la barbarie ? Madame et Monsieur Menaut ont toujours déclaré n’avoir agi que par humanité. C’est cette seule humanité qui nous permet de regarder l’autre comme un alter égo. Comme un autre suffisamment proche pour le sauver au péril de sa vie.
Roselyne a, aujourd’hui, 81 ans et c’est ma mère.


Bruno Biezunski

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