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L'importance d'être Wilde

+ d'infos sur le texte de Philippe Honoré
mise en scène Philippe Person

: Extrait

Sébastien Melmoth : Ce nom fut le masque dont Oscar Wilde couvrit son visage ravagé par la prison et portant tous les signes avant-coureurs d’une mort proche.
Son destin aura été de porter successivement trois noms : Oscar Wilde, C.3.3, Sébastien Melmoth.
La sonorité du premier n’est qu’orgueil, éclat, séduction.
Le deuxième, effroyable, est l’une de ces marques que la société imprime au fer rouge sur l’épaule nue.
Le troisième est le nom d’un spectre, d’un héros balzacien, à demi-oublié.
Trois masques successifs : le premier, Oscar Wilde au front magnifique, aux lèvres pleines, aux yeux humides, splendides, insolents – un masque de Bacchus ;
le deuxième, C.3.3, un masque de fer percé de trous pour les yeux où se lit le désespoir ;
le troisième, Sébastien Melmoth, un médiocre domino emprunté chez un loueur de masques pour cacher au regard une lente agonie.
Oscar Wilde brilla, ravit, blessa, séduisit, trahit et fut trahi, frappa au coeur et fut frappé au coeur. Oscar Wilde écrivit, Sébastien Melmoth traîna dans les rues de Paris, mourut, fut enterré.
Le destin d’Oscar Wilde et son être ne font qu’un. Oscar Wilde a marché vers sa catastrophe du même pas qu’OEdipe, le voyant aveugle.
L’esthète était tragique. Le dandy était tragique.
L’homme est plein de poisons qui se combattent avec fureur.

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