theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « L'Art de perdre »

L'Art de perdre

mise en scène Sabrina Kouroughli

: Note d´intention

Un roman sur l’exil. Il y est question de guerre, d’immigration, d’intégration et surtout d’identité.


J’ai rencontré Alice Zeniter au Collège de France, où elle assistait le metteur en scène Jacques Nichet avec qui je travaillais également. Fraîchement diplômée de l’ENS, Alice Zeniter et moi avions un point commun, elle préparait une thèse sur Martin Crimp et de mon côté, je venais d'interpréter le personnage d'Anna dans Atteintes à sa vie du dramaturge britannique, une pièce sur la quête d’identité.


L'art de perdre débute comme un conte et se transforme en saga historique. La narratrice, Naïma, 30 ans, petite-fille de harkis, part à la recherche de ses origines et entreprend un voyage en Algérie sur la trace de ses ancêtres. C'est une quête de réconciliation avec la mémoire de sa famille.


Comment comprendre la guerre d’Algérie et l’immigration qui a suivi ? Comment faire entendre la tragédie de ces sacrifiés de l’Histoire ?


"Au-delà de la guerre d’Algérie, c’est avant tout un roman sur l’exil" selon Alice Zeniter. L'autrice s'est lancée dans cette entreprise au moment où elle a réalisé le parallèle avec la situation actuelle des migrants. Parler de cette histoire, c’est parler d’un voyage qui ne finit jamais et dont il est impossible de déterminer l’arrivée. Car l’exil entraîne avec elle les générations suivantes.


Cette adaptation du roman au théâtre nous paraît essentielle pour comprendre aujourd'hui comment chaque jour, des personnes sont obligées de quitter leur maison, souvent brutalement. Fuir un conflit ou la misère, échapper à des persécutions, vouloir un avenir meilleur. De Syrie en Afghanistan, d'Érythrée en Ukraine, autant de déracinés.


Des milliers d’hommes, de femmes et d'enfants quittent l’Algérie à l’été 62. L’art de perdre pose la question de la transmission : que veut dire transmettre un pays, une culture, une langue, une histoire ou même des silences ? Les personnages d'Alice Zeniter représentent trois générations : celle de nos grands-parents, de nos parents et la nôtre.
Entre le passé d'un pays englouti et le désir d'embrasser la culture française, la route est longue et douloureuse.


"Il n'est pas de famille qui ne soit le lieu d’un conflit de civilisations. »
Pierre BOURDIEU, Algérie 60

Sabrina Kouroughli

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.