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Accueil de « L'Angoisse du roi Salomon »

: Note d'intention

Pourquoi revenir à Romain Gary, après la belle aventure de la Promesse de l’aube ?


Bruno Abraham-Kremer : C’est vrai que c‘était un sacré voyage, près de 300 représentations à travers le monde ! C’est un bonheur pour nous de retrouver ce génial raconteur d’histoires... cette fois, sous le pseudo de Emile Ajar.


Corine Juresco : « L’Angoisse du roi Salomon » est le dernier livre signé Ajar en 1979. L’année suivante, il se suicide, en ayant berné tout le monde, avec ses deux Prix Goncourt ! Cette dimension tragique imprègne l’oeuvre, qui nous fait tant rire pourtant...


BAK : Romain Gary avait prévenu depuis longtemps : « Je ne vieillirai pas » ; alors, il se rêve à travers la figure volcanique et généreuse de ce Roi Salomon, qui défie la mort... et il s’imagine transmettant sa passion de la vie à un jeune homme, Jean...


CJ : ... qui ressemble fort à Paul Pavlovitch, l’incarnation fictive d’Emile Ajar. Mais si Salomon, lui aussi, manipule Jean, c’est pour la bonne cause : celle de l’amour pour Cora Lamenaire, ex-chanteuse réaliste, que Salomon aime toujours et à qui Jean redonnera le goût de vivre.


BAK : Oui, Gary disait : « On ne comprendra absolument jamais rien à mon œuvre si l’on ne comprend pas le fait très simple que ce sont d’abord des livres d’amour ». Eh bien dans Salomon, ce ne sont que des histoires d’amours...
Gary n’a pas peur du Sentiment, il s’y engouffre et accède à l’universel.
Et pour moi aujourd’hui, plus que jamais, on a besoin de retrouver ce goût de l’Humain.


Quel est le point de départ de votre adaptation ?


BAK : La dernière phrase de Jean : « Je m’étais promis qu’un jour je parlerai, à mon fils, du roi Salomon ».
En bien, le spectacle commence là : ce jour où 25 ans plus tard, Jean décide enfin de raconter son improbable rencontre avec le Roi Salomon.


CJ : Oui, c’est un homme mûr qui se souvient. Il entraine les spectateurs dans un récit haletant, entre la rue du sentier et les Champs-Elysées ... ce Paris des années 70, que Jean sillonne au volant de son taxi, dans une course folle pour rattraper le temps perdu entre Salomon et Cora.


BAK : Et c’est ce miracle, celui d’une Rencontre toujours possible, que j’ai envie de célébrer avec ce spectacle


Alors, c’est drôle ou c’est triste ?


CJ : Les deux à la fois ! On rit beaucoup, c’est vrai, on pleure aussi... car l’humour juif imprègne le livre. La guerre n’est pas si loin, les blessures sont toujours à vif, comme pour Salomon qui s’est caché pendant 4 ans dans une cave des Champs-Elysées, afin d’échapper à la déportation. Mais c’est avec un humour acide que Gary évoque ces années-là.


BAK : Et c’est jubilatoire, grâce à cette langue réinventée par Ajar, imagée et populaire, qui convoque les figures de Gabin, Piaf, Harry Baur et Raimu.
Et comme dans « Monsieur Ibrahim » ou « La Promesse de l’aube », c’est un nouveau voyage, initiatique une fois encore, puisqu’il y est question de transmission entre deux hommes...


CJ : ...Avec pour guide, Jean, le taxi-cinéphile, qui nous transporte dans ce mélo tragi-comique, entre Chaplin et les Tontons flingueurs.

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