La mise en scène ira dans le sens du texte que j’ai composé. Je souhaite mettre en avant la dimension tragique, le côté racinien de Julie de Lespinasse et aussi la dimension de la solitude : c’est dans la plus grande des solitudes – une solitude non pas subie mais choisie – que Julie scrute le langage, trouve les mots justes pour décrire sa passion. La langue conservera sa sève littéraire, celle du XVIIIe siècle, élégante, très construite, avec ses figures de styles, ses longues phrases, ses respirations, ses points d’exclamations.

Pour incarner Julie de Lespinasse, je souhaite travailler avec une actrice qui m’inspire tant par sa présence que par sa sensibilité et sa capacité à incarner une langue littéraire.
Par sa présence poétique et sensible, Manuel Garcie-Kilian interprétera le rôle du spectre de Mora, ancien jeune amant de Julie de Lespinasse. Il a déjà joué dans plusieurs de mes spectacles (Le Banquet, Le Château de Wetterstein, Hinkemann, Les liaisons dangereuses, Baal).

La conception du décor est en cours de réflexion avec Emmanuel Clolus. Le plateau représentera un espace plus mental que réaliste, fait de cloisons et d’une fenêtre : c’est dans l’appartement de Julie que se déroule l’histoire. Nous travaillons sur l’idée d’un décor sobre, dépouillé, propice au dévoilement, à l’intime. Comme dans mes précédents spectacles, la lumière et le son joueront un rôle primordial. Manu Léonard fera la création sonore et Stéphane Pougnand la création vidéo.

Côté costumes, la robe de Julie de Lespinasse et le complet militaire du spectre de Mora donneront l’idée de l’époque, tout en tirant vers une certaine intemporalité. Ils seront élégants mais sobres, sans chichi ni fioriture.

Christine Letailleur - Octobre 2020