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Jeux - Trois études pour sept petits paysages aveugles

Dominique Brun ( Chorégraphie )


: Note d'intention

Jeux est une création qui clôt le cycle consacré aux chorégraphies de Nijinski, après L’Après-midi d’un faune (2000), Sacre # 197 (2012), et Sacre # 2 (2014). Pour cette nouvelle pièce, Dominique Brun a écrit la chorégraphie en s’appuyant sur les sept pastels dessinés par Valentine Hugo (1887-1968) qui témoigna de différents moments du spectacle de Nijinski. En trois volets, la chorégraphe entend décliner la matière picturale de Jeux, puis travailler la marche et les arrêts de la chorégraphie, enfin, dans la troisième étude, croiser la mémoire affective des interprètes au regard de certains tableaux de la même époque.


Cette deuxième chorégraphie de Nijinski est créée le 15 mai 1913 par les Ballets russes au Théâtre des Champs-Élysées. Il s’agit de la première pièce de Debussy écrite pour le ballet à la demande de Diaghilev (L’Après-midi d’un faune s’appuie sur son œuvre musicale antérieure de 1894, Prélude à l’après-midi d’un faune). Nijinski, en même temps qu’il compose la chorégraphie du Sacre du printemps, prépare celle de Jeux, une œuvre difficile selon la critique, qui mélange des mouvements « modernes » (inspirés du tennis, du golf) à ceux de la danse académique (les filles dansent avec des chaussons de pointes, mais pieds parallèles). Le ballet est froidement accueilli par le public et la critique. Seule la musique de Debussy a survécu jusqu’à nos jours ; la danse, elle, a disparu.


Pour Dominique Brun, cette pièce est une création qui puise son inspiration dans sept pastels dessinés par Valentine Gross-Hugo qui sont comme autant de moments suspendus d’une danse engloutie par le temps. L’immobilité de ces dessins amène la chorégraphe à les envisager comme des paysages aveugles – comme on dit d’un mur qui ne comporte pas d’ouverture sur l’extérieur – : on y voit bien les attitudes des corps mais pas le mouvement de Nijinski.


Cette création se propose donc en imitation, en copie de la danse du faune de Nijinski qui est la seule qui témoigne de son écriture à ce jour. Chaque danseur est invité à scruter les détails des attitudes visibles dans les dessins de Jeux. Il reprend la courbure d’un poignet, les inclinaisons des mains, de la tête, les orientations des bustes, les supports et appuis des jambes, la demi-pointe. À ces attitudes, qui sont autant d’ornements, s’ajoute un travail structural sur la marche et des arrêts. Enfin, survient une longue immobilité, à un moment de leur choix. Un montage chorégraphique rassemble les différentes partitions individuelles pour laisser advenir par la composition, une sorte de plain-chant d’immobilité ; le temps y semble indivisible, les corps progressivement sidérés par les dessins.

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