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: Présentation

Le sport, l’art, la vie, l’amour et le néant. En mille pages de notes, Les Carnets en marge de Roland Dubillard drainent pensées et réveries, absurdes et percutantes, matières à méditations. Journal d’un fou de génie, truffé de pièges et de jeux de piste, de saynètes et d’aphorismes, Les Carnets rédigés entre 1947 et 1997 explosent de tours de magie, de folies de langage, qui consolent du monde inexplicable. Acteur hors norme au cinéma comme au théâtre, Denis Lavant partage la scène avec Samuel Mercer, autre clown métaphysique. Le duo se lance dans l’exploration des Carnets, plongée dans le burlesque désespéré d’une oeuvre à mille entrées, pleine de noirceurs et de drôleries, de détours philosophiques et d’alcôves surréalistes.


Notre création est une adaptation des Carnets en marge, journal intime que Roland Dubillard a tenu toute sa vie, ou presque. Alliage d’intimité bouleversante et de distanciation parfois glaçante. S’attaquer à ces quelque mille pages publiées et inédites qui courent de 1947 à 2003 nous a conduit à dédoubler le personnage de Roland Dubillard entre l’homme et le jeune homme. L’un, en colère contre le familier et le familial, fait face à l’autre qui l’observe effaré, puis tout se renverse. Les personnages sont pris entre deux pôles : exister et créer. Dans ses carnets, du malaise à l’espoir, on se demande comment retrouver la force de s’étonner de tout. La révolte de Dubillard nous rappelle nos méandres actuels : est-il possible de se confronter au monde sans béquilles, sans pacotille, et de vivre malgré tout ? Je ne suis pas de moi n’est pas une biographie de Dubillard mais une tentative d’exprimer la rébellion qui se dégage de son journal. Nous avons disséqué « cette vie de mots » en quatre séquences qui respectent les étapes décisives de son existence : l’enfance, l’âge adulte, la chute et la survie visionnaire après l’accident. Je ne suis pas de moi met en scène la déchirure entre le quotidien et l’écriture. L’Homme et le Jeune Homme sont tiraillés physiquement et psychologiquement par la colère et l’angoisse d’être, tout en tournant en dérision leurs expériences. Denis Lavant et Samuel Mercer explorent de multiples obsessions par leurs acrobaties de jeu et leur faculté à danser, leur écoute communicative du son et de la musique, et surtout par le mot, c’est-à-dire le « geste » de l’écriture. Les étapes de l’action scénique rendent accessible le cadre familial capable d’enfermer, les expériences amoureuses qui mutent en abandon et en deuil, la dépendance aux paradis artificiels, et la chute finale où tout devient possible. Deux acteurs aux antipodes l’un de l’autre par l’âge et le physique expérimentent leurs différences. Au plateau, la gageure est de les conduire à devenir un.

Maria Machado & Charlotte Escamez

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