« Le Vingt et unième siecle sera spirituel, ou ne sera pas... »
Et s'il n'était juste pas? Ce serait simplement spirituel...

Point de non retour, de la fuite des temps, dérèglement climatique, pandémies, guerres sociales, ethniques, tribales, retour des obscurantismes religieux, capitalisme bestial, contrôle de nos désirs les plus bas, les plus vils, émeutes primaires, surmédiatisation du vide, agonie des utopies, politique politicienne, la république n'est plus la chose publique, mais un noeud de puissances qui nous dépasse tous, demain sera pire qu'aujourd'hui, et qu'hier aussi. Il est temps.

L'humanité, elle a traversé la rue.
Elle a fait ça aujourd'hui, traverser la rue.
Et nous?
Nous, on l'a regardé, de notre fenêtre, sans rien faire.

Il est temps de s'arrêter, de s'asseoir et de pleurer.

« Il faut porter le chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse », dirait Nietzsche.

Le théâtre n'a jamais était aussi nécessaire qu'aujourd'hui car il est fait d'êtres humains, c'est à dire de chair et de sang. Car il est fait de comédiens enfermés dans leur condition humaine, leur corps et leur époque, et qui donc peuvent pleurer à l'unisson avec le public.
Le théâtre n'a jamais était aussi nécessaire qu'aujourd'hui car il crée du sacré avec de l'Impie, il donne droit de se réinventer de se reconstruire, de se répéter encore et toujours, de rejouer, de se re-présenter.

J'éprouve, n'apporte aucune solution, elle n'a pas de résolution, le théâtre doit être la plaie et non pas le pansement.
Tous les personnages de la pièce attendent tous cette parole de feu qui ne vient pas, qui juste répète cette attente, car c'est cette attente qui porte le monde, qui est créatrice de d'espoir, d'utopies, de poésie.

Poésie, du grec ancien ποίησις, poïêsis: « action de faire », « créer».