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Il Silenzio

+ d'infos sur le texte de Pippo Delbono
mise en scène Pippo Delbono

: Conversation avec Pippo Delbono par Gianfranco Capitta : juin 2000

Comment t’es venue l’idée d’Il Silenzio, un spectacle lié à la terrible réalité du tremblement de terre que Gibellina a vécu en 1968 ?


Toujours, quand je me trouve dans un lieu ou dans une situation,la première chose qui me vient à l’esprit est de sentir la relation que j’ai avec ce lieu ou cette situation. L’an dernier (1999), quand je suis venu à Gibellina, je me suis trouvé dans une situation dans la quelle la relation à ce tremblement de terre était forte pour moi, un tremblement de terre dont les gens ne parlaient pas, mais dont tout (les lieux, les situations, les choses) indiquaient sa présence. Ceci m’a semblé être un élément sur lequel je pouvais m’appuyer. Un désastre qui n’est pas dû à l’homme provoque une force qui relève du sacré, du mystère, et de ce fait en relation avec la vie et la mort.


Jusqu’à présent tu t’es confronté à des faits issus de ton histoire ou des rapports entre les personnes. De là sont nés, justement, Barboni et Guerra. Cette fois, au contraire, tu te confrontes à un évènement naturel. As-tu vécu un tremblement de terre ?


Directement, non, mais j’ai vécu des choses proches d’une tremblement de terre, comme se trouver sur un fil, comme un funambule. Dans ces moments, je pense qu’il s’établit une relation directe et forte avec la mort. Je crois que cela peut ressembler à un tremblement de terre. Cet instant, peut être très long comme très bref ,un moment dans lequel toute la vie passe devant toi. Je crois que c’est dans cet instant que se développe la sagesse, dans laquelle, très rapidement, tu dois grandir. Le tremblement de terre est un bouleversement tellurique, géographique, physique, mais qui implique, ensuite beaucoup d’autres bouleversements. C’est une expérience terrible, mais comme il détruit, il nous donne aussi l’occasion de repartir à zéro. Après un tremblement de terre, il y a de cela, comme si c’était le début d’une renaissance. Pasolini disait «je recommence là ou il n’y a aucune certitude » Je pense que à travers cette dimension de destruction qu’est un tremblement de terre,existe l’idée de commencer à nouveau quelque chose, de se rouvrir à la vie.


Dans tes spectacles tu utilises souvent des textes de poètes, d'écrivains. Dans Il Silenzio, de quels textes tu t’es inspiré.


J’ai lu beaucoup de textes, mais je n’aurais pas aimé que ce fut beaucoup de citations. Aussi, j’ai travaillé avec Danio Manfredini dont les paroles des chansons sont suffisamment significatives. Cette fois c’est un travail sur notre culture de la chanson. Et puis je me suis interrogé sur notre passé. Le tremblement de terre a eu lieu en 1968, donc les années 60. je devais faire émerger cette période où l’on rêvait aussi la révolution. Il y a de cela dans Il Silenzio, le lien avec les années de liberté, du « Flower Power ». J’ai cherché sur Internet ce qui se déroulait dans le monde au moment du tremblement de terre. Et c’était aussi le début d’autres tremblements de terre, le début de la contestation en Italie et dans le monde


Outre les acteurs et les musiciens, tu as voulu associer d’autres personnes, amateurs. Pourquoi ce désir ?


J’ai voulu saisir l’expérience de ces personnes. C’est aussi, pour moi une façon de se confronter au travail de l’acteur. Il y a là un élément, important pour ma compagnie, de partage avec des personnes diverses, différentes.


Le titre Il Silenzio nait en désaccord avec le grondement, le bouleversement. Mais le silence est bien la dimension naturelle des Ruderi di Gibellina, un lieu très isolé où d’habitude, il n’y a pas beaucoup de gens qui passe.


C’est le silence de lieux ou tu entends et réussi à écouter le bruit des animaux, des personnes qui marchent et tu les entends parler,, doucement arrivent leurs voix. La sensation du silence que tu vis ici est très forte .Quand j’ai commencé à écrire et à penser combien de fois ce silence sort de la vie, j’ai découvert alors, que incroyablement la vie est faite de silences, de pauses et encore de silence Le silence est une parole sur laquelle il me plait d’être, que j’aime a explorer.

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